En Autriche ou à Grenoble, non au fascisme

Lundi 7 février à Grenoble une manifestation de protestation vis à vis de la situation politique autrichienne a rassemblé plus de 1500 personnes. Un cortège et un tract unitaire étaient là pour exprimer l’indignation des participants (Association nationale des anciens combattants et résistants, MRAP, PC, Ras l’front, Planning familial…) face à l’accession au pouvoir du leader autrichien d’extrême droite. Le groupe Jules-Vallès de la Fédération anarchiste, bien que non-signataire de cet appel, était présent avec de nombreux sympathisants. Depuis toujours, le mouvement anarchiste est antifasciste, et c’était là pour nous l’occasion de le rappeler, tout comme se remémorer que la situation autrichienne a un goût de déjà vu en Europe : l’accession au pouvoir de Berlusconi grâce à l’alliance avec les fascistes de Forza Italia menés par G. Fini. N’oublions pas que la montée de montée de l’extrême droite en Autriche était inquiétante depuis de nombreuses années, et ne faisons pas semblant de s’en rendre compte seulement quand se négocient des alliances pour le pouvoir.

Si la situation internationale est grave, elle est à l’image de ce qui se passe à Grenoble. En effet, depuis la fin de l’année 1999, les fascistes de la région font parler d’eux. Déjà en novembre, un commando armé de battes de base-ball et de pistolets ont attaqué une conférence organisée par l’association Amitiés et liens France Maghreb (ALIF) animée par l’historien et ancien membre du FLN Mohamed Harbi. Après avoir insulté l’assistance, bousculé les tables et les chaises sans faire de blessés et laisser des tracts signés « Comité national autonome», cinq hommes sont interpellés par la police, deux seront mis en examen suite à la plainte déposée par l’association.

Malheureusement, les fascistes n’en sont pas restés là : mercredi 9 février, deux hommes se présentant comme policiers enquêtant dans le cadre de cette affaire pénètrent au domicile du directeur de l’association, séquestrent sa femme et la torturent, puis bombent des injures racistes dans son appartement, en laissant une lettre de menace de mort, qui n’était pas la première reçue par le président et le directeur de l’association. Le groupe Jules-Vallès a exprimé tout son soutien à la victime et à sa famille. La résistance s’organise à Grenoble pour que cela n’arrive plus. Un collectif de soutien vient d’être créé et il a d’ores et déjà lancé une mobilisation, avec notamment une manifestation lundi 14 février.

Groupe Jules-Vallès (Grenoble)