Justice pour Zamani
Mardi 8 février dernier, Zamani Derni
est décédé à la Maison d’arrêt de Nantes
: un mois avant sa sortie… La famille est prévenue laconiquement
par un simple coup de téléphone. La version : « suicidé
par pendaison au mitard »… « Or le corps de la victime porte
des faibles griffures au cou mais par contre sa tête présente
de nombreuses marques, ses aisselles et ses chevilles sans doute attachées
portent des traces de contusions, ses hanches sont marqués de gros
hématomes, les plantes des pieds sont couvertes d’hématomes
ainsi qu’un trou de piqûres… Les photographies sont sans équivoques
: zamani a subi des sévices qui ont provoqué sa mort ! Depuis
la maison d’arrêt de Nantes disparaît devant les questions
et ne donne pas suite à sa demande de certificat officiel de décès….
» Tel est le début du dernier communiqué envoyé
par le comité de soutien qui se constitue et auquel se joint le
groupe F.A. de Nantes.
Alors que les médias récemment
nous ont parlé de rats ou de cafards en prison, que l’on nous promet
des améliorations, il faut oser dire clairement que la prison est
un lieu de non droit où l’individu-e emprisonné-e est un
« numéro » avec lequel l’administration et ses sbires
peuvent jouer allégrement… La corporation des matons (entre autres
à travers de l’UFAP) se défend dans la presse nantaise d’être
des assassins et tortionnaires. Pourtant un de ses représentants
sur France 3 le 20 janvier dernier n’a trouvé que le mépris
devant la douleur d’une famille ayant perdu un des leurs en détention
: « Un détenu qui se suicide, c’est une évasion réussie…
»
Medhi Reziga, Jawad Zaquiya, Thomas Herschkhorn,
Nordine Bara, Samil Massioui, Laurent Langlois, Nordine Haamcha, Paul Asmus…,
la liste est longue. Trop de morts suspectes pour ne pas mettre en doute
le fonctionnement de la pénitentiaire. Trop de zone d’ombre, trop
de dissimulations pour ne pas penser à une politique raciste et
violente de la part des gardiens. Trop de passage à tabac, trop
de menaces de mort, de violences corporelles et psychiques pour n’y voir
que des actions rares et « regrettables » Trop de silence,
d’affaires classées pour ne pas y voir une administration au mieux
embêtée par tant de zèles de la part de ses salariés
au pire complice. Sans se faire d’illusion sur le droit et l’intervention
de la justice, nous devons réagir à chaque assassinat, interpeller
faire savoir pour qu’un jour on ne puisse plus tuer, torturer en toute
impunité.
Régis. — groupe FA Nantes.
Actions :
• Nantes : vendredi 25 février
de 13 h à 15 heures devant la Maison d’arrêt
• Angers : samedi 26 février, 14
h 30 devant la Maison d’arrêt
Pour joindre Comité de Soutien
à Zamani : 02 40 93 05 54
Association des familles en lutte contre
Insécurité et décès en détention : Agora,
4 chemin du Mont Pilat, 69120 Vaux-en-Velin. Tél : 04 72 04 57 35.