1er forum homosexualités hétéroclites
à Lyon
Intégration, libéralisation
et… liberté
Née de l’initiative de quelques uns,
l’idée de réunir les associations et organisations investies
sur la question homosexuelle s’est concrétisée en décembre
dernier par la création d’un collectif dans le but d’organiser un
forum inter-associatif. La présence d’H.E.S (Homosexualité
et socialisme, association satellite du PS) dans ce collectif nous a permis
d’occuper gratuitement tout un espace de la mairie du 8e arrondissement
de Lyon ce samedi 19 février de 13 h 30 à 19 heures.
La Fédération anarchiste, grâce
à la tenue d’une table de presse et à l’animation d’un débat,
a pu réaffirmer ses idées sur la place de la famille dans
la nation ainsi que le cadrage de la sexualité et la répartition
des rôles sociaux sexués qu’elle exerce sur les individus.
Nous avons pu restituer la PACS dans sa fonction de capitalisation des
désirs. Nous avons exposé les limites des demandes de libération
sexuelle avec leur intégration dans la libéralisation.
Contrôles de l’homosexualité
Si les propos de David et Jonathan (association
des chrétiens homosexuels) sur la morale du PACS avec ses valeurs
de fidélités, d’établissement du couple homo ne nous
ont guère étonné, il faut bien dire que l’idée
de conjugalité était particulièrement prégnante
lors des débats. L’homosexualité, pour être reconnue
ou tolérée, s’auréole ainsi d’un voile de pureté
bien loin de l’aspect subversif qu’elle donnait haut et fort dans l’après
1968 s’attaquant alors au patriarcat, au capitalisme, à la répartition
des rôles sexués et revendiquant l’amour libre. La mise en
veilleuse de la libération homosexuelle au profit de sa libération
a été soulignée. La privatisation du désir
est, il est vrai, le moyen pour l’État et le gouvernement actuel
de le contrôler et de l’éloigner de l’espace public.
Les commissions gays et lesbiennes des Verts
et du PS organisaient un débat sur les associations dans la cité.
A cette occasion, un membre d’ARIS, association créée en
1981 sur Lyon, exposait sa difficulté à être entendue
par les politiques, en particulier ceux de gauche, en dehors des périodes
électorales. Un autre participant soulignait que le libéralisme
est le discours unique, de la gauche à la droite. Après ce
débat, Buna et Tourraine, respectivement maire Vert du 1er et maire
PS du 8e, ont pu venir faire campagne pour les municipales. Ils ont bien
vite zappé sur une question de la salle à propos de la régularisation
des sans-papiers homos.
Pour en finir avec l’homophobie
Parmi ces débats qui ont attiré
entre 30 et 80 personnes, Amnesty s’est attiré l’auditoire le plus
large en présentant la répression anti-homosexuelle dans
le monde. La peine de mort, les tortures et la prison y restent encore
très répandues. Trente ans après Stonewall, on apprend
qu’une manifestation homosexuelle a été violemment réprimée
par la police montée à New York en 1998. En plus de présenter
sa politique d’information destinée au milieu scolaire, le Forum
gay et lesbien proposait un débat sur l’homophobie et invitait le
public à trouver collectivement des actions de lutte contre celle-ci.
Si l’organisation de cette journée
a été un succès quant au nombre de participants (plus
de 150 personnes sont passées), on peut regretter la faible présence
des femmes qui ne représentaient qu’un quart des personnes qui se
sont déplacées pour cet événement.
Alain. — groupe Kronstadt (Lyon)
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