Luttes dans l’enseignement pour des actions solidaires et libertaires

Comme il fallait s’y attendre (cf ML précédents), les actions des parents d’élèves et des enseignants en lutte ont continué pendant les vacances scolaires. Banderoles déployées sur les Arènes, rassemblements, interventions à des péages, apéro et pique-nique devant la préfecture, envois de fax au ministère, collages d’affiches… ont émaillé la semaine écoulée.

Les propositions d’Allègre dans le cadre de la nouvelle carte scolaire n’ont pas convaincu. Car si le Gard s’est vu attribuer 66 postes d’enseignants supplémentaires, il n’en resterait (départs à la retraite et formations obligent) qu’une trentaine en réalité. On est loin de la revendication des 500 postes pour le Gard. L’intersyndicale avait appelé à une AG le 24 février. Elle a conclu à la continuation du mouvement. Même son de cloche du côté de la FCPE gardoise : elle continue le mouvement et signale qu’elle réclame toujours des négociations à Allègre qui n’a pas daigné rencontrer parents d’élèves ou enseignants en colère. Les 66 postes promis ne sont donc pas pour les satisfaire.

Dans l’Hérault, la mobilisation reste de mise aussi ; le département de la Lozère a démarré, à la veille des vacances, un mouvement d’occupation et de grèves (suivi à 70 %). Les mobilisations risquent d’être fortes pour la journée nationale du 16 mars, fédérations de parents d’élèves et de lycéens se joignant au mot d’ordre de grève contre le gel des emplois dans l’Education. Dans le secondaire, déjà mobilisé dans notre région, la colère gronde aussi : la nouvelle carte scolaire n’a pas satisfait dans les collèges et les lycées.

Le mécontement qui monte provoque des remous. Ainsi, la FCPE du Gard a-t-elle déclaré lors de son rassemblement nîmois du 23 février qu’elle désapprouvait les déclarations de la FCPE nationale qui s’estimait satisfaite des créations de postes proposées par le ministre. Le groupe des 10, SUD-Education en tête, appelle à une généralisation du conflit dans le secteur public (1).

L’avenir du mouvement est donc incertain, malgré une mobilisation qui reste constante pendant les vacances. La continuation et le succès du mouvement dépendent pour beaucoup de l’écho qu’il rencontrera partout en France.
 

Journée d’action le 16 mars

Le Monde libertaire a participé, à son échelle, à populariser le mouvement auprès de l’opinion publique quand bien des médias s’en désintéressaient. Il faut continuer : les libertaires, devant le blocage de l’information pratiqué y compris dans les syndicats enseignants, doivent amener leurs associations de parents d’élèves et leurs syndicats à réagir vite en expédiant des motions de soutien ou des dons pour soutenir le mouvement du Gard et de l’Hérault. 

Dans l’absolu, une généralisation du mouvement est à souhaiter : un rapport de force est seul à même de faire céder Jospin et Allègre, son bouc émissaire de service. Affirmer notre solidarité, relayer et faire circuler l’information sur le conflit, donner un souffle nouveau à cette contestation en la globalisant et en la généralisant sont des tâches essentielles dans l’immédiat. C’est le rôle des libertaires solidaires qui pourront intervenir lors de la journée d’action du 16 mars sous le signe de la solidarité, de la grève générale dans le public et de propositions en faveur d’un service public menacé par l’Etat.

Daniel. — groupe Gard-Vaucluse de la F.A.

(1) ce que les groupes de la F.A. Gard-Vaucluse et Hérault proposent depuis deux semaines