Aujourd’hui mazoutés, demain radioactifs

Surprise ! Au début de l’an 2000, la population bretonne apprenait pas la presse locale que l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et le BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) avaient désigné « comme géologiquement favorable » à l’implantation d’un laboratoire souterrain de recherche nucléaire, les sites de Plouaret (près de Lannion), de Quintin, de Dinan, d’Huelgoat. On nous assure qu’aucun déchet radioactif ne sera introduit dans le laboratoire le temps des expériences.

Cependant, le risque est grand d’obtenir au bout du compte un centre de stockage, une poubelle de déchets radioactifs ultimes, « si la roche est suffisamment résistante pour que l’on puisse y construire des installations durables ». Même si notre sous-sol régional peut se révéler être un coffre fort géologique, rappelons qu’aucun coffre n’est véritablement inviolable, indestructible ! La menace de contamination radioactive de l’environnement et des populations pèsera pendant des milliers d’années ! Après Brennilis, Plogoff, l’Île longue (sous-marins nucléaires), le Carnet, on nous redemande de payer pour les choix, l’incurie de nos dirigeants civils et militaires en matière énergétique.

Dans les années 60 et 70, la production électronucléaire civile n’était qu’un sous-produit de la production des armes atomiques. Aujourd’hui, le programme d’électricité nucléaire a environ 30 ans et déjà les milliers de tonnes de déchets radioactifs représentent un risque immédiat et de véritables bombes à retardement pour les générations futures.
 

Que demandons-nous ?

• Le stockage des déchets existants sur les sites de production, sous la responsabilité du producteur, sous la surveillance des consommateurs, des travailleurs, d’associations écologistes et de laboratoires indépendants.
• Le transfert des milliards de francs prévus pour les centrales nucléaires, la fabrication d’armes atomiques, les centres d’enfouissement vers un programme de neutralisation des déchets actuels, la construction de petites unités de production électrique décentralisée fonctionnant aux énergies renouvelables.
• L’arrêt immédiat des programmes nucléaires civils et militaires.
• Un service public de production d’électricité autogéré par les travailleurs et les consommateurs, non étatique et décentralisé.
Citoyens, citoyennes, camarades ! Bientôt une « mission collégiale de concertation » du gouvernement viendra allécher nos chers élus à coup de millions : 60 millions par an pendant 15 ans en dédommagement !

Une longue série de mensonges a ponctué les cinquante ans d’histoire du nucléaire civil et militaire. Ne croyons pas celles et ceux qui voudraient enterrer au plus vite des déchets dangereux pendant des millénaires. Irréaliste ? Le 6 août 1999, « anniversaire » de la destruction d’Hiroshima, le « Journal officiel » confirmait l’installation d’un laboratoire visant à l’enfouissement en grande profondeur d’ordures irradiées dans le petit village de Bure (Meuse)…

Pour nous, anarchistes, il ne s’agit pas seulement de se défendre quand nous sommes directement concernés ni de se battre uniquement pour son jardin, son terroir, sa communauté. S’opposer au lobby nucléocrate, c’est s’organiser. Ici et ailleurs, un front constant d’opposition au nucléaire civil et militaire, indépendant, c’est organiser. Ici et ailleurs, un front constant d’opposition au nucléaire civil et militaire, indépendant des partis politiques, capable de porter des propositions et des applications alternatives !

groupe Jes Futuro. — Lannion