Rennes : expulsion d’un squat autogéré
Mercredi 1er mars aux alentours de 6 heures,
les habitant-e-s du 5 rue juillet se sont fait expulser, après
avoir rendu public leur occupation il y a trois semaines. Que croyaient
donc trouver les quelques 100 CRS mobilisés et armés de fusils
(l’équivalent de 20 CRS pour une personne dormant cette nuit là)
? Des terroristes ?
Malgré nos nombreuses démarches
vis-à-vis du diocèse, propriétaire des lieux, nous
ne nous faisions pas d’illusions sur la logique de charité religieuse
dont on nous rebat les oreilles depuis des siècles. Les faits parlent
encore d’eux-mêmes : des individu-e-s qui occupaient un lieu vacant
vont se retrouver sans logement et cela qui plus est en plein hiver. La
critique vaut également pour les autorités républicaines
(le préfet) dont la signature, autorisant la procédure d’expulsion
signifie qu’elle se placent du côté des valeurs capitalistes
au depens de celle de la solidarité. Car tel était le 5 rue
de Juillet en tant que lieu d’habitation mais aussi en tant que lieu d’activités
politiques et culturelles.
Déjà, une dizaine d’événements
avaient en effet eu lieu à travers des concerts, des projections-débats,
la mise en place d’une bibliothèque, d’un lieu de réunion
pour des associations… et cela sans subvention ni volonté de profit
personnel.
L’expulsion ayant eu lieu sans préavis
d’un huissier (malgré la législation en vigueur), de nombreuses
activités prévues pour la fin de la semaine et la semaine
suivante ne pourrons jamais voir le jour. De plus, certaines affaires personnelles
appartenant aux habitant-e-s n’ont pas pu être récupérées
lors de l’évacuation.
Nous condamnons le comportement du diocèse
et la mairie de Rennes (de gauche), qui convoite d’acheter les lieux, pour
sa logique de spéculation immobilière et ses prétendues
bonnes intentions au niveau social auprès des plus démuni-e-s.
Rennes, ville de plus en plus morte ?
Le collectif d’occupation du 5 rue Juillet
et des personnes solidaires
NB : Depuis l’expulsion, le très charitable
diocèse identique à lui-même préfère
payer une société de surveillance avec chien, postée
devant le bâtiment muré plutôt que de voir le local
utilisé. Pour toutes ces raisons, dès le mercredi après-midi,
nous avons occupé le diocèse avec une partie de nos affaires
(matelas, couverture…).