Pour un service public d’éducation
autogérée
Un service public d’éducation donnant
une égalité de chance aux élèves est un mythe.
Dans une société capitaliste, l’éducation a une fonction
fondamentale de tri, de sélection pour justifier par la suite une
société inégalitaire. Néanmoins sans attendre
le matin clair et joyeux qui verra l’oubli du crucifix, de J Ferry et de
tous leurs clones, nous devons militer, nous investir pour résister
à la normalisation et mettre en commun nos débats et pratiques.
Que ce soit donc à l’intérieur
de la grosse machine Éducation nationale ou en dehors de celle-ci,
nous devons favoriser et soutenir toutes les pratiques pédagogiques
tendant à défendre l’autonomie de l’enfant et son épanouissement
personnel. Partir des courants pédagogiques non directifs pour créer
une vague d’éducation libertaire. Les pédagogies actives
ont l’intérêt de ne pas se centrer sur le savoir mais sur
la personne apprenant, considérée comme sujet à part
entière. Cette reconnaissance du sujet exige, dans un premier temps,
de reconnaître la dimension affective de l’apprentissage, et donc
de refuser l’enseignement par la contrainte. Nous devons par la suite dépasser
ces pratiques autogestionnaires pour les englober dans des perspectives
sociales et politiques.
Nous devons redonner un sens à l’éducation
populaire. L’éducation populaire a perdu ses raisons mêmes
d’exister parce que sans lien avec le mouvement ouvrier aujourd’hui éclaté.
À cause de cet échec et cette dérive technicienne
(qui consiste entre autres à gérer les contradictions de
la société), l’éducation a perdu sa vocation sociale
(l’enfant doit s’épanouir, se construire librement, avoir les moyens
d’élaborer une réflexion critique sur notre monde…). À
nous d’inverser ce phénomène en recréant du lien entre
pédagogie et mouvement social.
Thina et Théo — groupe FA Nantes