De nombreuses actions en Seine- Maritime

Plus de 8 000 personnes dans les rues de Rouen pour la grande manif départementale contre (entre autres) la carte scolaire, une mobilisation qui s’amplifie dans le professionnel et le technique, qui maintient la pression dans de nombreux collèges et lycées et dans des dizaines d’écoles occupées, partout des actions médiatiques etc. Un premier recul de l’inspecteur d’académie, le mardi 14 mars, où il annonce que le ministre avait entendu nos voix, et que, dans sa grande bonté, il nous rendait une vingtaine de postes. Ce qui ne faisait plus que 75 fermetures de classes, plus 5 Clis et toujours 11 postes de remplaçants sucrés… Monsieur est trop bon ! Autant dire qu’on était loin du compte, puisque le combat se faisait sur la base minimale de zéro retrait de poste et le rendu des postes de toutes sortes piqués les années précédentes ! Pas question de se vendre pour un plat de lentilles !

La grève du 16 mars a été l’occasion de rebondir : plus de 80 % de grévistes dans le primaire et le secondaire (collèges et lycées), les personnels ATOS n’étant pas les derniers, plus de 60 % dans les LEP (la mauvaise influence du SNETAA), des manifs combatives regroupant plus de 20 000 personnes dans les rues des grandes villes du département. Dans de nombreux collèges et lycées, la grève est reconduite, tant le ras le bol est immense contre la politique menée par le ministère, tant elle suscite de rejets (y compris par les lycéens partie prenante du mouvement), aussi bien sur les pseudos réformes pédagogiques que sur l’absence de moyens et la trop grande précarisation des personnels. Les profs du technique continuent évidemment leur lutte contre leur nouveau statut, et les enseignant-e-s du primaire, dans de nombreux secteurs, ont voté en AG la poursuite de la grève, bien que certains, en grève depuis début mars, commencent à s’essouffler. Heureusement que le secondaire s’y met de façon massive… Des syndicats soutiennent plus ou moins (du moins officiellement), d’autres notamment SUD et FO à fond.

On assiste à une convergence des luttes entre les diverses composantes du monde éducatif : une coordination des établissements et secteurs en lutte s’est créée. Un bras de fer s’engage contre l’administration et ce n’est pas l’aumône (un milliard, qu’est-ce que c’est au regard du budget de l’Éducation nationale) lâchée par Jospin qui a affaibli la détermination des grévistes, qui plus que jamais, par delà les spécificités revendicatives de chaque corporation, appellent à la grève générale de toute l’Éducation nationale.
Il est impératif que d’autres départements entrent dans la bataille contre toutes les chartes, car c’est bien là le nœud du système. La semaine du 20 au 26 s’annonce décisive, avec une journée forte départementale le mardi 21 et une journée nationale le vendredi 26.

Eric gava. — groupe de Rouen