CRISE DE FOI

Sa voix est le sifflement du serpent

Un tribunal des Emirats arabes unis a condamné une Indonésienne, au nom de la loi islamique, la charia, à la lapidation à mort pour délit d’adultère. Précisons, en outre que la femme est enceinte. C’est beau la loi de Dieu. Le diacre d’une église méthodiste vient d’être condamné à la prison à vie. Celui-ci avait décapité la maîtresse de son fils aîné sous les yeux de son jeune frère. Le diacre était ulcéré d’apprendre que son fils de 16 ans Jamie, avait une relation avec leur voisine Lorraine (34 ans) et que de leur liaison venait de naître une petite fille. Lors de son procès, il a déclaré qu’il a agit sur « ordre de Dieu ». Il n’a exprimé aucun remord, y compris envers son petit garçon qui a assisté au massacre. Certains voudrons voir là que de simples faits divers. Cependant, dans les deux cas, seules les femmes sont punies au nom d’un Dieu. Est-ce un simple hasard ? Ou est-ce plutot l’accomplissement de la réthorique religieuse en ce qui concerne les femmes considérées comme « l’organe du diable », comme le disait « saint Bernard » ?

C’est depuis Eve que la femme est coupable ? d’après l’Eglise ? de la déchéance des hommes. Or, le diable doit être détruit… Car « de toutes les bêtes féroces, la plus dangereuse est la femme » argumente « saint Grégoire le Grand». Puis il y a eu la chasse aux sorcières. Maintenant, l’Eglise lutte contre la contraception, l’avortement, le divorce… tout ce qui pourrait faire que la femme, cet être impur, s’émancipe de son maître, l’homme.

N’en déplaise à l’Eglise qui fête la dignité des femmes pendant le jubilé, c’est-à-dire procréation et maternité, à savoir l’esclavage de toujours des femmes. Pour nous, c’est clair : ni charité chrétienne ni charia, la liberté ne se donne pas, elle se prends.

Régis Boussières. — groupe Kronstadt (Lyon)