Espagne : De la noirceur des geôles à la nuit des villes

L’émission Ras les murs, de Radio Libertaire, nous a fait parvenir un texte de prisonniers espagnols dénonçant les conditions de détentions dans les quartiers d’isolement. Nous le reproduisons tel quel parce que leur lutte est aussi la nôtre.

Le FIES (l’équivalent des QHS en France) est un régime carcéral spécial des prisons espagnoles. C’est une prison dans la prison, une abomination dans l’abomination, où des dizaines d’individus subissent chaque jour toutes sortes de privations, brutalités et tortures.
Dans les tréfonds des cellules du FIES, les surveillants ont carte blanche sur la ve du détenu. Dans ces cellules, comme dans toutes celles des prisons spéciales du monde, on pratique un programme scientifique d’anéantissement de ceux qui ne se soumettent pas.
Plusieurs prisonniers en Espagne ont commencé une lutte commune pour en finir avec le FIES, pour s’opposer aux transferts continuels et pour obtenir la libération des détenus malades. Leur message s’adresse à tous ceux qui sont « dehors », à ceux qui, dans les villes ou dans les campagnes, vivent l’existence des prisons comme une agression ultérieure à leur propre liberté.

C’est sur notre soumission quotidienne que s’érigent, mal cachés aux yeux de tout le monde, les prisons, les maisons de correction, les centres de rétention, les asiles psychiatriques : ils représentent la menace extrême, le langage le plus clair par lequel s’exprime cette société bâtie sur le profit, la domestication collective, la normalisation.

Pour ceux qui en ont assez d’une vie à coups de bâtons, décolorée par l’ennui et enrôlée par le bon sens, une invitation de tout cœur à appuyer cette lutte. Une lutte qu’il faut étendre à tous les lieux fermés de ce monde, pour abattre les murs et les barreaux, pour conquérir toute la liberté qui est à nous.