16e Reflet du cinéma ibérique et latino

Clap de fin

Comme c’est désormais l’habitude, l’édition 2000 des Reflets s’est achevée mardi soir par une « fiesta » de musique et de danse, ultime rendez-vous avec un public familial, bon enfant et toujours désireux de venir à la rencontre de productions cinématographiques trop peu diffusées dans l’hexagone. Au cours des 15 jours des Reflets, les quelque 10 000 spectateurs ont eu, certes, l’occasion de découvrir les dernières œuvres de réalisateurs confirmés (Julio Medem, Walter Salles, Eduardo Calcagno, Arturo Ripstein, Sergio Cabrera, Carlos Reichenbach, Carlos Diegues, Ciro Durán etc.) ou de revoir sous forme d’hommage des œuvres de Pilar Miró. Ils ont surtout pu découvrir quelques « opera prima » qui laissent augurer un avenir prometteur pour des cinéastes de pays où réaliser des films n’est pas chose facile. À signaler donc Garage Olimpo (présenté en avant première aux 16e Reflets) où Marco Bechis n’en finit pas de raconter l’indicible horreur de la torture et des disparitions sous la dictature argentine, les rapports entre tortionnaires et torturés et l’implacable machine de la répression aveugle (voir Monde libertaire n°1198) ; ou encore El Valle de Gustavo Balza (Venezuela) qui traite avec force de la grossesse précoce des jeunes filles des classes pauvres de la banlieue de Caracas ; sans parler de Ratas, ratones, rateros de Sebastián Cordero (Equateur) qui montre, avec un rythme effréné, la désagrégation des liens au sein d’une famille, entre Guayaquil et Quito, et dont les enfants flirtent avec la délinquance jusqu’à l’irréparable…

Autre perle de ce festival, Heroes de otra patria d’Iván Daniel Ortiz qui « dénonce » la situation faite aux Portoricains par l’oncle Sam : le droit de partir au VietNâm mais pas celui d’être un citoyen américain à part entière ! Sans oublier Solas de Benito Zambrano (Espagne) qui, dans la veine du cinéma à caractère social, genre nouveau en Espagne, décrit les rapports entre une mère et sa fille.

Comme l’avait écrit Heike Hurst dans le Monde libertaire n° 1197, les Reflets du cinéma Ibérique et latino-américain de Villeurbanne (plus de 30 films), « défrichent avec une belle insouciance la terre aride de pays à la production cinématographique sinistrée ». Bel hommage au travail réalisé par la poignée de bénévoles de l’Association Pour le Cinéma et aux salariés du cinéma Le Zola.

Ima Llumpay