Marée Noire-Donges 25 mars : vers l’essoufflement 
tant désiré par Total et le gouvernement ?

Le 25 Mars les collectifs anti-marée noire de Lorient, Vannes, Nantes… appelaient à un rassemblement sur la ville de Donges, site d’une raffinerie et aussi de stockage de déchets de différentes marée noire (de l’Amoco-Cadiz en 78 à l’Erika). Environ 1000 personnes s’étaient donc données rendez-vous pour manifester dans une commune recouverte d’affiches F.A. : un échec au regard des 30 000 de Nantes le 5 février dernier. Cet échec peut s’expliquer par plusieurs facteurs :   la forme même de certains collectifs (comme celui de Nantes) où la parole est détenue par des professionnels du discours ;  la participation des organisations gouvernementales (qui dirigent donc l’État Français) au sein des collectifs anti-marée noire.

À la fois dans la rue et au gouvernement la social-démocratie prétend combattre ce qu’elle participe à installer. Effectivement comment lutter contre la logique de profits (qui explique que Total économise sur ses coûts de transports quitte à prendre des risques qui par ailleurs sont couverts par les assurances….) alors que le gouvernement actuel permet la multiplication des bénéfices boursiers. Comment demander une véritable indemnisation de la conchyliculture et de la pêche ? Comment critiquer l’option « tout tourisme » dans le nettoyage ? Comment critiquer l’exploitation des bénévoles à qui on a caché volontairement la toxicité du pétrole ? Comment réclamer la destruction « écologique » des navires poubelles et la création d’une législation qui pousse les multinationales à limiter leurs courses au profits (contrôle des navires, double coques…) ? Comment réclamer à soi-même…. ? Nous sommes dans un cas de dialectique impossible similaire à celui où des patrons viendraient à réclamer des hausses de salaires et une diminution du temps de travail ! Et les habitant-e-s, les victimes de la marée noire… ne sont pas dupes de cette hypocrisie et de la perte de sens que cela entraîne.

L’union régionale Bretagne de la fédération anarchiste décidait malgré tout d’être présente pour dénoncer cette récupération politique larvée. Nous étions aussi présent-e-s pour affirmer que la logique de profit est une logique de mort et avancer des revendication en rupture avec cette logique marchande :
- création d’un observatoire des pollutions indépendant de l’État et du patronat
- contrôle des salarié-e-s marins sur la sécurité des navires
- destruction « écologique » des navires poubelles
- pour un développement des énergies renouvelables
- pour un service public libertaire des transports et contre la logique de consommation : imposer par exemple des transports collectifs gratuits répond non seulement un droit d’accès au transport mais réduit aussi nos besoins d’énergies…

Le cortège libertaire était composé des groupes de Lorient, Vannes, Quimper, Brest et Nantes de la Fédération anarchiste ainsi que d’individu-e-s… Aux dires même de militants de la CGT, notre cortège était plus conséquent et plus revendicatif que le leur. Mais il est évident que la lutte sur la marée noire n’est pas terminée. Néanmoins dans les jours à venir il faudra réfléchir sur les moyens, les luttes à construire pour maintenir une pression bien nécessaire…

Mais dès aujourd’hui l’URB de la FA appelle tout-e-s les libertaires et sympathisant-e-s à venir au rassemblement du 15 avril à Quintin (Côte d’Armor) : pour la sortie immédiate du nucléaire et contre la récupération politique que tente actuellement les Verts. Nous ne pouvons pas accepter le lobbying, le coup de force au sein des collectifs des Verts alors que Voynet elle-même relance les expérimentations sur le surgénérateur Phénix, signe l’accord pour l’installation d’un site d’essais en laboratoire d’armes nucléaires près de Bordeaux, signe les décrets de recherches de nouvelles zones d’enfouissement…

Théo Simon pour l’Union régionale Bretagne-FA.