Les gestionnaires syndicaux, sous la surveillance patronale du MEDEF devaient, mardi 4 avril dernier, se pencher sur l’affectation de ces excédents. Ils ont jusqu’à fin juin pour prendre une décision. À cette occasion, les patrons ont rappelé leurs exigences : pas question d’augmenter les prestations ou d’accroître le nombre d’allocataires. Ils souhaitent mettre en place un « Contrat d’aide au retour à l’emploi ». Cela consisterait à proposer aux chômeurs un bilan de compétences suivi d’une proposition d’emploi ou d’une formation… En cas de refus « répétés », les allocataires perdraient leurs indemnités ! C’est ce que les patrons appellent : « le traitement économique du chômage »…
Toujours plus, le M.E.D.E.F. veut en profiter pour demander de nouveaux contrats de travail. Il veut en finir avec les contrats à durée indéterminée (CDI). Il revendique des CDI à durée maximum de cinq ans ! Plus grande souplesse du salariat, faire face aux pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs économiques, le M.E.D.E.F. ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de défendre ses intérêts.
En face, les mêmes clowns syndicaux s’apprêtent à avaliser leurs demandes. La CFDT, la CFTC et la CGC ne sont pas opposées à la fin de la dégressivité des indemnités et verraient d’un bon œil cette obligation à retrouver le plus rapidement possible un emploi. Vieille rengaine social-chrétienne qui sous-tend que tout chômeur est un fainéant en puissance !
Pour ceux et celles qui croiraient encore
aux vertus de la cogestion, à l’heure où le M.E.D.E.F. veut
quitter les organismes paritaires, il est bon de rappeler que toutes les
galères des demandeurs d’emploi (baisse des indemnités, non
recouvrement par l’assurance-chômage d’une large majorité
d’entre eux), ils le doivent à tous ces technocrates syndicaux qui
siègent dans les organismes paritaires. Un exemple pour mémoire
: c’est madame Notat, secrétaire générale de la CFDT,
qui, en 1992 avait le principe de l’allocation unique dégressive
estimant que « l’indemnisation doit jouer un rôle actif dans
le reclassement des chômeurs » (illustration parfaite de la
doctrine sociale chrétienne : un chômeur bien payé
ne répond plus au Capital !).
À lire et écouter patrons, syndicalistes
et ministres, les solutions qui risquent d’être retenues sont les
suivantes : on ne touche rien au système d’assurance chômage,
aussi injuste soit-il et on prend quelques mesurettes pour « améliorer
» la situation des salariés précaires. La philosophie
restant la même : galère maxi pour les chômeurs, suivie
pour les précaires ! À moins que les organisations de chômeurs
bousculent ce triste scénario !