Ouganda
Du délire apocalyptique aux meurtres
Ça y est ! Une secte millénariste
et apocalyptique est passée du délire mystique à l’application
concrète de sa propagande, à savoir e suicide et le meurtre
de ses membres. À l’approche de l’an 2000, on redoutait déjà
le pire de la part de ses sectes (cf Le Monde libertaire n°
1189) qui fondent leurs mysticisme sur l’apocalypse de saint Jean. Ainsi
la fin du monde qui déclencherait le retour de Jésus… Hélas,
ce retour se fait attendre. Pour le provoquer, il faut se suicider afin
de hâter la fin du monde. C’est ce qui s’est passé en Ouganda,
où la secte chrétienne de la « Restauration des dix
commandements » est passée à l’acte. Résultat
: des centaines de morts par suicide ou meurtre organisé. Ainsi,
300 adeptes dont 78 enfants ont péri le 17 mars dans l’explosion
d’une église truffée de bombonnes d’acide, dans le village
de Kanugu. Une semaine plus tard, la police déterrait 153 cadavres
ensevelis dans un camp de la secte, une partie d’entre eux portait encore
des bandelettes de tissu serrées autour du cou. Et on craint encore
d’autre découvertes macabres…
La secte était dirigée par un
ancien prêtre. Voila qui devrait faire réfléchir ceux
qui prétendent que face aux sectes, les religions sont efficaces.
Le mysticisme, religieux ou sectaire, reste le mysticisme. La dévotion
entraîne tôt ou tard à l’irrationnel, et cela peut déboucher
sur des suicides ou des meurtres, de la part de ceux qui croient et obéissent
aveuglement à la place de savoir et d’être. Notons en outre
que la secte bénéficiait du statut d’O.N.G., grâce
au soutien d’un commissaire adjoint de district d’Ouganda. Preuve que la
secte n’était pas considérée comme suspecte et dangereuse.
Quoi de plus normal après tout, puisque à la tête il
y avait un prêtre… il ne pouvait s’agir que d’un mouvement religieux,
donc respectable !
Qu’on se le dise, l’être humain doit
écouter sa raison et ses envies afin de garder un esprit critique
et non pas les belles paroles mystiques d’un gourou ou d’un prêtre…
Notre salut ne dépend pas des curés ou d’un messie quelconque,
mais de nous-mêmes.
Régis Boussières. — groupe Kronstadt
(Lyon)