FAITS D'HIVER
Debout ou assis ?
C’est un fait, se rendre aux chiottes après
le passage d’un mec expose par trop souvent à quelques désagréments
du style quelques gouttes d’urine tenant sur le couvercle de la cuvette
(le secouage de zizis après usage n’est pas une science exacte)
ou des petites mares jaunâtres et malodorantes souillant le carrelage
(réussir à pisser pile poil dans une lunette de chiotte n’est
pas à la portée du premier mâle venu). Bref, en un
mot comme en cent, pisser debout c’est particulièrement cradingue
et dégueulasse, et c’est sans hésitation aucune que nous
faisons nôtre cette juste lutte que doit être l’incitation
des messieurs à faire pipi assis !
Les féministes radicales de Berlin
s’y essayent depuis plusieurs années en tapissant le petit coin
de pancartes sans équivoque « Interdiction de pisser debout
», « Messieurs : Levez-vous pour vos droits, mais asseyez-vous
pour pisser ». Mais, on ne change pas comme ça une «
mâle » attitude qui plonge ses racines dans le cerveau reptilien
de l’homo érectus. Et ce d’autant plus que nonobstant la résistance
virile de cohortes d’abrutis adeptes de la quéquette pollueuse,
l’art et la manière de pisser debout continue d’être enseignés
aux petits hommes dans la plupart des écoles maternelles de France
et de Navarre.
De là à se réjouir que
la société immobilière de Radeburg (près de
Dresde) qui gère 500 logements ait (après s’être aperçue
que l’une des causes de rouille des radiateurs placés dans les toilettes
provenait d’éclaboussures d’urine) intimé l’ordre à
ses locataires de n’utiliser les toilettes qu’en position assise sous peine
de faire payer les réparations des radiateurs aux contrevenants,
il y a cependant un pas que nous ne franchirons pas !
Parce que la répression précipiterait
immanquablement les zizis récalcitrants dans les bras de la réaction
et du conservatisme, nous nous devons. une fois de plus, de proclamer :
« L’émancipation des zizis sera l’œuvre des zizis eux-mêmes
! »
Jean-Marc Raynaud