éditorial
La main de fer de l’État d’Israël
ne relâche pas son emprise sur le peuple palestinien. 700 habitants
au sud d’Hébron en Cisjordanie en ont encore fait les frais récemment,
chassés qu’ils devaient être par l’armée d’Israël
pour faire de leurs terres un champ de manœuvre militaire. S’ils n’ont
pas vu leur village rasé par les bulldozers, c’est qu’il l’avait
déjà été il y a treize ans et que depuis ces
Palestiniens s’étaient réfugiés dans des grottes.
Face aux militaires, ils ne doivent leur victoire
qu’à leur obstination et surtout à la volonté d’Israël
de masquer par un geste symbolique une entreprise de colonisation qui n’a
pas cessé depuis 1948. Car derrière le mythe sioniste d’une
terre promise à conquérir et à fertiliser, ce sont
en fait 300 000 villages palestiniens qui ont été rasés
et dont les habitants ont été déportés dans
des enclaves de pauvreté qui constituent aujourd’hui les territoires
autonomes des Palestine. Cette colonisation perpétrée et
initiée avec le soutien actif des États impérialistes
occidentaux, les États-Unis en tête, est à l’origine
de ce que l’on appelle la poudrière du Moyen-Orient.
Aujourd’hui encore, les multiples résolutions
de l’ONU, les accords de paix et la création de l’autonomie palestinienne
laissent les peuples de la région à la merci d’États
autoritaires et militarisés qui ont tout à gagner à
ce que cette situation perdure pour que ne soit pas remis en cause leur
pouvoir.
C’est ainsi que le sud du Liban est depuis
1982 le champ de bataille de la Syrie et d’Israël. De cette guerre,
souffrent essentiellement les populations civiles privées d’infrastructures
par les bombardements intensifs de l’armée d’Israël. La «
pacification » de cette zone, prévue pour le mois de juillet,
ne fera sans doute que déplacer la zone de guerre un peu plus loin,
tant il semble que la survie des États dans la région soit
liée à cette situation de guerre permanente.
Que l’on soit Palestinien ou juif sefarade
et par ce seul fait victimes d’un racisme instauré par un État
religieux, ou même juif de Russie et contraint à un service
militaire de longue durée, un intérêt commun existe,
qui doit émerger face aux intérêts élitistes
des classes dirigeantes occidentales, israéliennes et arabes.