Lyon : Manifestation réprimée pour Mumia Abu Jamal

Près de 200 personnes, dont une très grande majorité de libertaires, ont manifesté, vendredi 14 avril dernier, devant l’Hôtel de ville de Lyon afin de réclamer la libération de Mumia Abu Jamal, militant noir américain condamné à la peine de mort, et plus généralement de dénoncer l’enfermement carcéral.

En effet, du beau monde était réuni à l’Hôtel de ville de Lyon pour inaugurer la ligne aérienne Lyon-New York. Les petits fours étaient au rendez-vous pour le ministre communiste des transports J.C.Gayssot (dont le parti a pourtant l’hypocrisie de se dire pour la libération de Mumia), le maire de Lyon, R. Barre, les patrons d’Air France et de Delta Airlines et surtout l’ambassadeur des États-Unis, Félix Rohatyn.
À peine le rassemblement commencé, alors que deux immenses banderoles étaient déployées et qu’un compagnon prenait la parole pour présenter « le cas Mumia », les C.R.S. sont intervenus avec une brutalité totalement disproportionnée avec l’attitude des manifestants. Le but était simple, éradiquer le rassemblement de sous les fenêtres de la mairie et éviter tous désagréments à M. l’ambassadeur en saisissant le mégaphone et en nous repoussant à une soixantaine de mètres de la mairie à coup de matraque. Un face à face tendu s‘est ensuite engagé où les slogans ont fusé.

Devant la détermination des manifestants et l’ampleur prise par la protestation, les flics ont finalement chargé afin de s’emparer des banderoles. Le rassemblement s’est ensuite dispersé, sans interpellation, après avoir contourné la mairie et avoir renouvelé ses protestations sous la façade principale.

Nous nous sommes donc invités à la fête et avons quelque peu troublé le son des flûtes de champagnes en interpellant l’ambassadeur américain. Le pouvoir a préféré frapper les manifestants, plutôt que de se brouiller avec un dignitaire étranger, tout comme il l’avait déjà fait lors de la venue du président chinois Jiang Zemin.

Plus que jamais nous sommes déterminés à lutter contre l’État, ses crimes et ses violences, la peine de mort et ses prisons, que cet État soit américain ou français et pour que soit libéré Mumia. No Justice, No peace !

Sam et David. — groupe Durruti (Lyon)