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éditorial du nº 4

Coucou, le revoilà !…
janvier 1955.

Surgissant de l’ombre où ses complices l’ont relégué.

Saltimbanque du mouvement ouvrier, il fut contre tout ce qui était pour la Révolution et pour tout ce qui était contre.

Ce révolté clandestin exportait son contingent de boue aux sbires de l’accusation. Explosait d’allégresse quand les pionniers d’Octobre, ceux dont il jalousait la grandeur et plagiait les poses tombaient sous les coups du numéro 1.

Celui que les initiés appelaient déjà le Héros de l’Amer noir. Tant était obscène sa satisfaction de piétiner les cadavres de ses amis.

Celui qui, devant les juges de la Troisième République, répudiait ceux qui combattaient, tandis qu’il planquait sa couardise dans les écoutilles. Dans la tragédie stalinienne, il tint toujours le rôle du traître. Il fut en quelque sorte, et en dépit d’une concurrence sévère, l’idéologue du « faux-frérisme ».

Il se prenait pour Marx soi-même, du temps qu’il préfaçait Julles Vallès aux Éditions Sociales. Comme si ce cloporte pouvait ajouter qulque chose à l’Œuvre du Grand Bonhomme, sinon le reflet d’une nullité intégrale.

Omniscient, ce mutin de salons ne se bornait pas à faire dans le littérature. Il donnait aussi dans la répression.

Dans la Murcie, par exemple, où il réservait les balles de ses janissaires pour les plus valeureux des révolutionnaires, qu’il redoutait. Laissant à Franco le soin de faire le reste.

Avec tant de cynisme que les Espagnols ne l’appelaient plus que le « boucher d’Albacète ». Image qui fut reprise par les fascistes eux-mêmes, quand ils le traquèrent pour incompatibilité fortuite.

Juste réplique à son immoralisme.

Voilà l’homme !

Vous l’avez reconnu. C’est Marty… André Marty…

Que ses anciens laudateurs traitèrent de flic, d’agent double, sans qu’il ne riposte.

Marty, qui se manifeste dans un brûlot où la calomnie et la basse injure tiennent lieu d’arguments [1].

On ne pouvait souhaiter meilleur patronage.


[1ici, l’édito fait allusion au Libertaire concurrent (ndw)