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Jeux interdits

Le jeudi 13 mars 2003.

On ne devrait pas jouer avec l’antisémitisme. C’est pourtant ce que fait le ministre de l’Éducation en faisant de quelques cas une généralité, en prétendant combattre le communautarisme, c’est l’ensemble des « jeunes Arabes des quartiers » qu’il stigmatise. C’est ce que font aussi les institutions sionistes, qui se déchaînent contre l’extrême gauche accusée d’antisémitisme parce qu’elle s’oppose à la politique d’Israël. C’est également ce que font nombre d’organes de presse.

Les militants de la CNT de l’Éducation travaillent dans les quartiers populaires. Ils peuvent témoigner de l’effort quotidien des enseignants et des associations pour combattre tous les racismes. Ils sont en droit d’affirmer que jamais on n’a mieux ni autant parlé du génocide antijuif qu’aujourd’hui dans les écoles, à tout niveau.

Un exemple : dans le xxe arrondissement de Paris, dont on a beaucoup parlé parce qu’un élève juif a subi des brimades inadmissibles de la part de quelques élèves, des plaques ont été apposées dans toutes les écoles, à l’initiative d’enseignants et d’anciens déportés, à la mémoire des enfants juifs que l’État français a envoyés dans les camps de la mort ; des classes ont rencontré des survivants, travaillé sur ce sujet, enquêtant, produisant des textes, des représentations théâtrales.

Une bonne partie de ces élèves sont d’origine maghrébine, cet effort a été soutenu par leurs parents.

Ce n’est pas cela qui intéresse ceux qui soufflent sur les braises, mais c’est cela qui compte.

CNT-Éducation, fede-educ@cnt-f.org