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Nucléaire

Logique de profit, logique de mort

Le jeudi 6 mars 2003.

Le département du Gard et la vallée du Rhône restent les otages de cette activité politiquement et écologiquement dangereuse. Les activités liées à l’exploitation nucléaire restent bâties sur un vaste mensonge entretenu par les États et les firmes qui profitent de la filière. La France continue ses recherches et développe de nouveaux réacteurs, de nouvelles activités, sans délaisser l’usage militaire.

La catastrophe de Tchernobyl et les mensonges d’État qui l’ont accompagné en 1986, la multiplication des incidents dans les centrales vieillissantes, les décisions de pays voisins d’arrêter le nucléaire, l’énorme quantité de déchets radioactifs qui s’accumulent et s’éparpillent, le risque terroriste, les catastrophes naturelles n’ont en rien changé la politique d’EDF. Tout ceci n’est rendu possible que par une recherche de bénéfices, de contrôle de l’énergie et des populations qui en dépendent : la logique de profit, c’est la logique de mort.

Comme la tempête de 1999 l’a montré, le système énergétique français, très centralisé, est défaillant ; la prochaine privatisation ne va pas améliorer les choses. Ni améliorer la transparence dans un secteur où le culte du secret empêche déjà tout contrôle des populations sur un service public qui ne sert plus nos intérêts mais ceux des maîtres de cette industrie.

C’est nous qui prenons tous les risques. Il faut réagir vite mais directement : les gouvernants nous mentent, les politiciens nous trompent, les capitalistes ne s’intéressent qu’aux marges bénéficiaires, les enquêtes d’utilité publique n’ont jamais empêché le développement de la filière nucléaire. C’est donc à nous tous et toutes qu’incombe cette responsabilité de lutter contre la folie nucléaire. Nous devons développer les moyens d’une résistance antinucléaire qui doit durer et dont l’objectif doit être d’obtenir :

 la sortie immédiate du nucléaire et l’arrêt immédiat de production du plutonium, civil et militaire ;
 le stockage des déchets en surface et sur les lieux de production ;
 le reclassement des travailleurs de la filière nucléaire dans des activités socialement et écologiquement utiles ;
 des formes d’autonomies des collectivités en matière énergétique à travers un vrai service public autogéré par les travailleurs et les usagers, associé à un développement des énergies renouvelables en faveur d’une consommation raisonnée et d’un cadre de vie non dangereux.

C’est la logique du profit, donc du capitalisme, qui justifie le maintien de la filière nucléaire. Nous ne mettrons pas un frein au danger nucléaire sans remettre en cause les valeurs et les modèles étatiques et marchands qui fondent centralisation et surconsommation énergétiques. Le nucléaire est à l’image de la société qui l’a créé : autoritaire, opaque, sans contrôle des usagers, irresponsable, dangereux, produciviste. L’incompatibilité entre notre projet d’une société fédéraliste, libertaire et autogérée, et le nucléaire est totale.

Derrière le nucléaire se cache le capital !

Arrêt du nucléaire ! À bas le capital !

Groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste