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Pillage des cerveaux

Le jeudi 27 février 2003.

Les gouvernements capitalistes poussent au développement du tiers monde car ils n’ont que faire de masses miséreuses et analphabètes. Il s’agit d’en former une minorité — les meilleurs — pour pouvoir ensuite les importer dans nos contrées grosses dévoreuses de matière grise.

L’intelligence est une matière première consommable et il s’agit d’en exploiter les gisements naturels. Après avoir cassé le prix des matières premières, il leur faut maintenant casser le prix de la matière grise. Après la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont récupéré, par l’appât du gain, les scientifiques de la vieille Europe. Cela leur a permis de prendre une avance technologique qui, liée à leur capacité d’absorption massive de produits — qui autorise le lancement de puissantes industries — leur a donné une suprématie économique et militaire d’un demi-siècle.

Pour maintenir cette hégémonie, quelquefois tyrannique (Chili, Panama, Grenade, Vietnam…), sur le monde, ils ont besoin de toujours plus de cerveaux, et surtout de plus de cervelle que leurs voisins et rivaux. Leur régime alimentaire et scolaire n’étant apparemment pas en mesure de fournir un excédent de génie, il leur faut donc chercher ailleurs cette matière grise. C’est pourquoi ils encouragent tous les États à sélectionner leurs élites et à les former aux canons de la science occidentale. Les meilleurs auront des bourses dans les universités américaines.

Ils seront de précieux auxiliaires pour l’extension de la pieuvre économique qui tient lieu d’argument politique à ce peuple de camelots. Peu de gens sont capables de résister aux sirènes américaines.

Ce transfert de matière grise appauvrit les pays pauvres qui n’ont déjà pas assez de cadres compétents. Après le pillage des ressources minières et agricoles, c’est le pillage de l’intelligence.

Daniel T., groupe Dejacque, FA Lyon