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« Anita n’en fait qu’à sa tête » de Ventura Pons

Le jeudi 27 février 2003.

Anita travaille depuis trente ans comme caissière dans un cinéma de quartier. Elle y a vu des centaines et des centaines de films. Elle y a connu la période « américaine », la période « porno », la période « art et essai » au gré des tendances profitables à l’employeur…

La salle détruite pendant des vacances « forcées », elle apprend à son retour qu’elle ne sera pas réintégrée dans le multiplexe à naître. D’évidence elle ne fait pas « tendance » à quelques jours de ses cinquante ans…

Or, se rendre machinalement chaque matin sur le lieu de son ancien travail quoi de plus naturel !

À partir de là tout va basculer pour Anita car il y a sur le chantier une énorme pelleteuse et surtout son conducteur, le bel Antoni.

Être amoureuse à cinquante ans d’un ouvrier de quarante, aux mains calleuses et de plus marié. Oser cet amour du moment pour ce qu’il est, pour sa force, hors des contraintes sociales, dans sa dimension éphémère.

Ce sera le choix libertaire d’Anita, cette femme veuve, sans histoires, employée modèle et qui disait à une de ses anciennes aventures : « On est tous les deux pareils, on est tout les deux mauvais. »

Comme quoi la soif de liberté, de transgression des règles sociales qui nous enferment et nous briment peut arriver et arrive toujours dans la vie.

Anita nous le rappelle. Elle ne nous assomme pas de rhétoriques, elle nous montre tout simplement le chemin du bonheur à vivre.

Voici un « petit film » qui passera sans doute inaperçu et qui pourtant offre à découvrir bien des enseignements à couleurs libertaires.

Jean-Claude Richard


Un film de Ventura Pons avec Rosa Maria Sarda, José Coronado, Maria Barranco.