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Opération « lycée mort » à Besançon

Le jeudi 20 février 2003.

Au lycée Pasteur de Besançon, des lycéens se sont réunis autour d’un collectif pour lutter contre la réforme Lang-Ferry de l’Université et défendre les surveillants et les aides-éducateurs menacés par le projet de création des assistants d’éducation.

En tant que futurs étudiants, ils refusent de payer des droits exorbitants pour accéder au savoir et ils veulent pouvoir choisir, sans avoir à se soucier de la rentabilité d’un tel enseignement, la filière qui les intéresse. Ils voient la faculté comme un lieu de réflexion, qui forge un esprit critique, mais ce que propose cette réforme est totalement en décalage par rapport à cette vision. Elle prévoit un apprentissage orienté dans le but de former les étudiants à leur futur emploi. Elle met aussi en place des diplômes à points qui s’obtiennent pour une petite part en fonction des savoirs acquis mais surtout grâce à des stages en entreprise, l’engagement dans une association, etc. Le contrôle continu serait donc valorisé au détriment des examens terminaux. Tant pis pour les étudiants salariés, dispensés de ce contrôle continu.

Sur ce dernier point d’ailleurs, cette réforme rejoint le projet d’assistant d’éducation. D’un côté, la faculté exclut ses étudiants salariés et, de l’autre, les surveillants sont chassés de l’éducation nationale (cf. article de Maxime dans Le Monde libertaire du 23 janvier). Si Ferry prétend que les étudiants seront prioritairement recrutés pour devenir assistants d’éducation (ce qui reste à vérifier), ces mêmes étudiants ne pourront plus aller à l’Université, faute de pouvoir être dispensés de cours.

Mardi 4 février, le collectif lycéen, sous l’impulsion de leurs surveillants et avec l’aide de quelques professeurs, a organisé une journée « lycée mort ». La plupart des cours n’ayant pas lieu, la majorité des élèves se sont réunis en assemblées générales pour s’informer de ces réformes et en débattre. Jeudi 6 février, la manifestation qui n’aurait dû rassembler qu’une petite centaine de surveillants et d’aides-éducateurs rassembla entre un et deux milliers de personnes, lycéens de Pasteur mais aussi de quatre autres établissements bisontins venus défendre leur droit à un enseignement objectif et gratuit.

Véronique, groupe Proudhon