Accueil > Archives > 2003 (nº 1301 à 1341) > 1308 (20-26 févr. 2003) > [En vrac]

En vrac

Le jeudi 20 février 2003.

La zique techno-machin ayant souvent tendance à me gonfler un peu, j’aurais pu penser qu’avec un nom pareil, ce groupe-là confirmerait la tendance. Que nenni ! Sur son tout récent CD démo, Miss Hélium allonge 8 titres qui secouent les tympans et le reste. La rythmique est techno, pas de doutes, mais loin de se réduire à cela, le style de Miss Hélium s’enrichit de furieux riffs de guitare qui punkifient franchement le tout. Et puis ces paroles, servies par la voix rauque et puissante de Tof, qui évoquent les appétits aussi insatiables que destructeurs du système capitaliste, et les servitudes auxquelles les hommes se soumettent, volontairement ou non. La révolte gronde derrière tout ça, explosant tout à coup sur des titres comme « Attaque la banque mondiale » (« et brûle le fric ! »). Les textes sont remarquables, à tel point que je me demande si Miss Hélium ne s’engage pas dans un genre de poésie anarcho-techno-punk à l’instar d’autres groupes comme Zygomatic Zone par exemple. Le CD est téléchargeable gratuitement sur leur site web, ce que je vous recommande de faire avant de les voir en concert (le 8 mars à Issy-les-Moulineaux, au Fahrenheit, le 22 mars à Tours…). Le groupe cherche d’autres dates de concert, avis aux assos et collectifs organisateurs…

Miss Hélium, c/o Niro, 19 rue Désiré-Charton, 93 100 Montreuil.
misshelium@diogene.ch — www.diogene.ch

Il est des organismes dont on devrait causer plus souvent. C’est le cas de l’Observatoire des libertés publiques dont le bulletin mensuel Que fait la police ? relève, de façon non exhaustive, les dérives, bavures, abus et autres injustices de ceux que l’on nomme abusivement gardiens de la paix (ou alors cette paix n’est pas la nôtre). Compilation de faits divers qui, rassemblés, dévoilent l’effrayant visage de la police. Elle montre aussi à quel point les pratiques sécuritaires nourrissent, paradoxalement, le sentiment d’insécurité, voire provoquent et justifient bon nombre de poursuites pénales. Fait éclairant : les cas de figure où les flics assimilent la simple protestation d’un(e) citoyen(ne) à un outrage à policier sont de plus en plus fréquents. Rappelons au passage que la récente loi sur la sécurité intérieure prévoit une peine de six mois de prison assortie de 7’500 euros d’amende pour un tel « délit » (même s’il repose sur la seule parole du fonctionnaire de police). Que fait la police ? De la sale besogne qui tend à devenir chaque jour plus ordinaire, à tel point que l’Observatoire des libertés publiques appelle à constituer un Observatoire de la délinquance policière. Pas mal de boulot en perspective, donc.

Disponible en s’abonnant pour 10 euros à l’Observatoire des libertés publiques, 7/9 passage Dagorno, 75020 Paris. violet.fr@wanadoo.fr

L’album éponyme de Green Beret, groupe underground de Tuscaloosa (en Alabama, ça, non ?), vient de sortir sur le label non moins underground Emergence records. 17 titres de grindcore un brin psyché, sans doute à cause des nappes de synthé qui ventilent allégrement la zique. Pour autant, ça ne tombe pas dans les extravagances baroques qui plombent une bonne partie de la production métal actuelle. Là, ce serait plutôt le contraire. Un peu comme si la famille Adams se mettait à faire du thrash hardcore. Vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Bon. Les paroles, du moins ce que j’en ai compris, relèvent de purs délires chirurgico-botaniques (à propos, c’est fou ce que certaines plantes peuvent stimuler l’imagination). Bref, c’est intense, violent, bizarre et parfaitement inoffensif. Ah, si tous les militaires de la Terre étaient comme ces Green Beret-là…

7 euros port compris chez Emergence records, 29 rue Le Nostre, 76000 Rouen, vincemergence@hotmail.com, site web : www.emergencerecords.fr.st

André Sulfide