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Contre toutes les guerres, contre toutes les armées

Le jeudi 13 février 2003.

Le peuple irakien subit depuis près de trois décennies l’une des dictatures les plus brutales. Saddam a déjà utilisé des armes chimiques contre son peuple, il a envoyé se faire tuer plus d’un million d’Irakiens dans une guerre sans vainqueur ni vaincu contre l’Iran. Il avait alors la bénédiction des États-Unis et de l’Occident qui cautionnaient son régime militaire et se servaient de lui pour faire barrage à la révolution islamique. La France, quant à elle, ne manquant jamais une occasion de faire tourner ses usines d’armement, armait les deux camps.

Il a massacré le peuple kurde et s’apprête aujourd’hui à utiliser la population irakienne comme bouclier humain.

Depuis la fin de la guerre du Golfe, les États-Unis et la Grande Bretagne n’ont jamais cessé les bombardements sur l’Irak. L’embargo imposé au peuple irakien depuis douze ans est responsable de plus d’un million et demi de victimes, surtout des enfants morts de malnutrition et d’absence de médicaments.

Saddam Hussein, seul tyran, seul responsable du sort subi par son peuple en a-t-il souffert ? Souffrira-t-il d’une invasion militaire des États-Unis et de leurs serviteurs ?

Non ! Seul le peuple irakien sera écrasé par des tonnes de bombes, tomahawks, missiles et pleurera ses morts au milieu des sacs de blé largués par avions, entre chaque bombardement.

Le sort des populations et leur émancipation n’a jamais été le souci des gouvernants, qu’ils soient américains ou européens, c’est de géopolitique, d’intérêts économiques et militaires dont les impérialistes sont investis.

Comme le disait le secrétaire d’État américain et prix Nobel de la paix Kissinger au début des années soixante-dix : « Le pétrole est une chose trop importante pour être laissé aux Arabes. » Ainsi, comme il y a un an, où le prétexte de vouloir libérer le peuple afghan a permis l’installation durable des armées occidentales et des sociétés pétrolières, un renversement du pouvoir en Irak permettrait de contrôler la quasi-totalité des réserves d’hydrocarbures dans le monde. Qui ignore l’appartenance des dirigeants politiques américains aux conseils d’administration des compagnies pétrolières ?

Bush, dont les attentats du 11 septembre lui ont été servis sur un plateau, s’arroge le droit de régner, d’imposer la force militaire en tout lieu et à tout moment. Que compte-t-il faire contre les dirigeants d’Israël qui depuis cinquante ans bafouent le droit du peuple palestinien et ce, en contradiction avec les résolutions de l’Onu ? Comme quoi l’Onu n’est utile, et ses résolutions suivies à la lettre, que lorsqu’elles rejoignent l’intérêt des impérialistes.

Un impérialisme peut en cacher un autre

Dans la guerre ethnique et économique opposant Laurent Gbagbo (père de « l’ivoirité », fumisterie raciste) aux « faux Ivoiriens », l’armée française, une fois de plus, cédant à ses vieux penchants colonialistes, débarque massivement pour rétablir l’ordre et la sécurité de ses ressortissants et de ses investissements. Gageons que les intérêts économiques de nos bourgeois néo-colonisateurs seront bien gardés, le cacao et les richesses minières ayant autrement plus d’importance aux yeux des petits roitelets et de leurs gendarmes français que les exactions racistes et xénophobes qui ensanglantent le pays comme en témoigne la découverte de charniers.

Le capitalisme, c’est la guerre permanente de tous contre tous

Une fois de plus, derrière la guerre, derrière toutes les guerres se cachent toujours les intérêts économiques, les prétentions impérialistes et les appétits militaristes. La conquête par la force armée du pouvoir et des richesses s’inscrit dans la logique et dans la continuation de la domination et de l’exploitation capitaliste sur le monde. Il n’existe pas de guerre juste ni de guerre humanitaire, pas plus que les « frappes chirurgicales » n’épargneront les civils. C’est un avenir de mort et de misère qui s’offre à tous les peuples opprimés.

La classe politique comme les médias et les « intellectuels » s’évertueront à nous faire accepter l’inacceptable. Nous n’avons jamais encouragé la guerre entre les peuples. Les anarchistes ne cesseront jamais de dénoncer et de lutter contre les marchands de canons, les armées, les nationalistes, les États et les systèmes économiques générateurs d’oppression et de logique guerrière !

Fédération anarchiste