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Contre la guerre

Blocage d’une station Shell à Dijon

Le jeudi 13 février 2003.

À l’appel de l’Interlibertaire Dijon, plus de 300 personnes se sont rassemblées samedi 8 janvier, place du Bareuzai, pour manifester leur refus de la guerre contre l’Irak.

Sur place, une distribution d’instruments de musique, bidons et autres casseroles a accompagné l’arrivée progressive des manifestant(e)s à partir de 16 h 30. Le cortège est ensuite bruyamment parti au sons de cette batucada participative et improvisée, derrière une banderole « refuser la guerre, abattre le capitalisme » éclairée par une torche fumigène. Un parcours au sein de quelques rues du centre et du marché, qui, à l’arrivée vers la préfecture, a soudain bifurqué, à la surprise des policiers, qui devaient s’attendre à une énième dissolution plaintive devant la préfecture.

Il ne s’agissait pas d’appeler le gouvernement français à « jouer son rôle » pour lui déléguer notre refus, mais plutôt d’attirer l’attention sur d’autres possibilités d’action au quotidien, en dénonçant les enjeux pétroliers de cette nouvelle guerre.

Aussi la manifestation s’est-elle rendue place du 30-Octobre pour y bloquer la station d’essence Shell (qui avait déjà reçu la visite de manifestant(e)s en 1999, lors d’une action visant à dénoncer les massacres de populations nigériennes téléguidés par la compagnie). Une banderole « combien d’Irakien(ne)s mort(e)s pour chaque baril ? » fut hissée le long de la façade, et une parodie de « bureau de recrutement » de l’armée installée, annoncée par des panneaux promotionnels ventant le « bruit des bottes qui claquent », le « sang, le vrai », « l’Irak, ses plages, son soleil », le « ronronnement des chars d’assaut » et promettant « sport », « aventure », « fun », et « une brosse à dents offerte », le tout soutenu par un agent de recrutement zélé, secondé d’un milicien, allant pêcher dans la foule quelques jeunes « volontaires ». Le slogan « pas de guerre pour le pétrole » fut ensuite peint en lettres capitales devant la station, dont l’entrée fut maculée de peinture rouge et symboliquement bloquée par un signe promotionnel Shell préalablement redécoré. La centaine de personnes restante est alors repartie en un joyeux cortège pour se disperser au centre-ville, aux environs de 18 h 30.

Lors du blocage de la station-service, le tract suivant fut distribué aux automobilistes et manifestant(e)s pour expliquer la démarche : « Si nous avons décidé d’occuper aujourd’hui une station service, c’est d’abord afin d’exercer une pression économique directe sur les multinationales pétrolières, parties prenantes de ce conflit. Il s’agit d’autre part de rendre ainsi visibles les liens entre nos choix de société, notre niveau de vie, et leurs sinistres conséquences humaines, écologiques, etc. »

Interlibertaire Dijon


À noter que le tract appelait également à participer à la manifestation « nationale », samedi 15 février à Paris, et à provoquer un rassemblement le soir même de l’attaque, à 18 heures, place Darcy ! Au dos du tract, le texte de l’appel à la manifestation disponible sur le site www.chez.com/maloka/infos/Manif-AntiGuerre-0103-appel.txt