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Quand l’armée fait la police

Le jeudi 13 février 2003.

Les démocraties occidentales entretiennent des meutes de chiens de gardes casqués, et se réservent, parfois, l’usage des forces armées à des fins de police. Elles pressentent que, un jour prochain, elles pourraient avoir recours à cette extrémité, comme elles l’ont prouvé maintes fois dans un passé encore chaud (une pensée pour l’Irlande). Elles préparent leurs opinions à l’intervention musclée dans la première d’entre elles où l’« opinion » commencerait à s’exprimer un peu trop physiquement et « littéralement » (du grec lithos : pavé). Elles reconnaissent par cela la primauté de la force, et en usent quand, les images devenant trop nauséabondes sur le verre aseptisé de nos écrans, elles menacent de leur intervention « en force », au gré de leurs intérêts, les méchants tyrans et les dictateurs trop envahissants, ou les sauvages ethnies qui, mugissant, ne font rien qu’à s’égorger dans les campagnes, leurs fils, leurs compagnes…

Les militaires ne connaissent qu’un seul proverbe chinois : « Si tu veux la paix, prépare la guerre » et qui dans la version civile devient : « Si tu veux la paix, prépare ta valise. »

Les États ont un instinct « biologique » pour ce qui est de se défendre. De se nourrir aussi, mais c’est un autre sujet.

Daniel T., groupe Dejacque, Lyon