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Réforme des retraites …destruction des retraites

EDF-GDF

syndicats sous tension
Le jeudi 6 février 2003.

Le régime de retraite d’EGF : il faut savoir qu’un agent EGF n’est jamais en retraite, mais en non-activité. C’est-à-dire qu’il est réquisitionnable pour intervenir sur le réseau en cas de crise, ce qui justifie le montant de la pension qui est de 75 % du dernier salaire perçu.

Le projet de Raffarin, Roussely et des laquais syndicaux CFDT, CGC, CFTC et CGT (entendons-nous bien, il ne s’agit pas des syndicats de base, mais des fédéraux qui signent des accords dans le dos du personnel, sans le consulter, démocratie oblige !). Ces individus, s’ils représentent leurs syndiqués, et ce n’est pas sûr, ne sont que misère (30 % du personnel) et ils prennent des décisions qui engagent tout un chacun. Cela ressemble un tant soit peu à de l’autoritarisme !

Ce qui doit réjouir Raffarin et Sarkozy, qui se trouvent ainsi dans leur élément. Mais revenons à nos moutons.

Le projet consiste à rester à 37,5 annuités de cotisations :

  • augmentation de 4 points desdites cotisations, soit plus de 50 %
  • Baisse de la participation d’EDF de 53 % à 20 %
  • création d’une caisse particulière, qui sera alimentée sans aucun doute par un système de fonds de pension.

Il est bien évident que tout cela ne peut être que provisoire et ne devait servir qu’à faire baisser la tension sociale, au sein d’EDF/GDF. Mais, parce qu’il y a un mais.

Trois fédérations signent le relevé de conclusions (une seule suffit pour que l’on puisse mettre en application le projet, démocratie oblige, enfin si l’on veut !) : CFDT, CFTC et CGC, FO refusent de signer ; la CGT (Denis Cohen et son politburo) veut signer, puis vu la pression des syndicats de base, il revient sur sa position (le ton monte) et, là, avec l’accord politicien de la direction et des trois fédérations signataires, il lance une consultation du personnel sur la base de « oui ou non pour le relevé de conclusions ». En pensant que le « oui » l’emporterait.

Tout a été fait dans ce sens :

  • bourrage de crâne par la direction
  • dans certaines agences, le matin du vote, diverses pressions sur les agents par la direction
  • pour les inactifs, le courrier qui leur parvient, lorsqu’il leur parvient (52 % des inactifs ont voté), est rédigé de telle sorte qu’il devient évident que le « oui » est souhaitable
  • le dépouillement par les fédéraux a été intéressant aussi. Les bordereaux non contresignés se trouvent destinés à la poubelle (50 bureaux de vote environ). Après avoir tapé du poing sur la table, il a été envisagé de contacter lesdits bureaux pour qu’ils les renvoient dûment signés.

Tout cela démontre une volonté et la peur des fédéraux d’être désavoués par le scrutin. En effet, 60 % de « Non » pour les actifs et, 52 % de « Oui » pour les inactifs. Le tout mélangé nous fait 53 % de « non ».

Notre bon premier ministre a décidé de rendre impopulaire les services publics, ainsi que les fonctionnaires. La méthode est simple : il faut faire en sorte qu’une multitude de personnalités (ministres, journalistes, hommes politiques de tous poils, etc.) matraquent la population d’inepties du style : « Les gens de la fonction publique sont des privilégiés », ou « Ils ont des avantages . » Alors que nous, pauvres ministres, nous avons été obligés de nous augmenter de 70 %, que nous avons toujours fermé les yeux sur le non-paiement des charges patronales de nombreuses entreprises (voir les constructeurs automobiles français par exemple, etc.).

Tant que le bon peuple ne dira rien, qu’il suivra bêtement les fédérations syndicales qui l’endorment. Tant qu’il ne se prendra pas en main, en créant des coordinations, des collectifs, tant qu’il ne se regroupera pas pour être plus fort, il se fera tondre.

Résistance et bataille pour avancer.

CNT-énergie