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L’Encre-Rage expulsée

souscription pour un nouveau local
Le jeudi 6 février 2003.

L’Encre-Rage est une librairie militante grenobloise. Depuis 1999, d’abord sous forme de société afin de pouvoir nourrir ses deux initiateurs puis, depuis septembre, sous forme associative, elle tente d’apporter sa pierre à la construction d’un système égalitaire (en dépoussiérant les idéaux révolutionnaires entre autres). Lieu de convergence des idées et des luttes, l’Encre-Rage n’est pas affiliée à un mouvement politique mais, suivant les projets, travaille en collaboration avec des organisations politiques et syndicales (SUD, CNT, FA, LCR, LO, collectifs divers).

Forte de ses déjà 200 adhérents, l’Encre-Rage s’appuie sur l’organisation des événements suivants pour alimenter le débat : conférences et débats (l’origine de l’éducation nationale, la lutte au Chiapas, le travail, les dessous des 35 heures, etc.), rencontres avec des auteurs (exemple : J.-P. Goûteux, Maurice Rajfus, Franck Giroud, François Muratet, J.-B. Pouy, Pierre Broué, etc.), projections (Land and Freedom, L’An 01, Ressources humaines, Pas vu pas pris, Chomsky et les illusions nécessaires, etc.), le café, la cantine et, bien sûr, la librairie, ouverts six jours sur sept, des partenariats avec les assoc’, des organisations politiques et le milieu culturel ainsi que les concerts (Alerte rouge, la compagnie Jolie Môme, Monkomaroc, les Jambons, la Rue Kétanou, Samarabalouf, Lutin bleu, les amis d’ta femme, Zaragraf, etc.).

C’est alors l’espoir de la force collective, consciente de son oppression qui renaît peu à peu et œuvre à son émancipation. L’Encre-Rage est loin du consensus mou judéo-chrétien et n’est pas non plus composée de romantiques révolutionnaires. C’est un lieu indépendant et collectivisé, singulier, qui essaie de sortir des clichés de l’antimondialisation et de l’anticapitalisme bon teint en farfouillant dans la richesse du passé révolutionnaire international. En analysant ce dernier, elle veut contribuer à la réussite de son futur.

Mais, le 24 juillet, le TGI de Grenoble a jugé bon l’expulsion de l’Encre-Rage. Elle n’avait alors effectivement jamais payé les charges de son local, jamais réclamées par le propriétaire jusqu’alors (trois ans !). Le jugement rendu s’est avéré être le plus dur qui soit. Grâce à la clémence de l’huissier (incroyable !) chargé d’exécuter le verdict, l’Encre-Rage est encore dans son local mais doit de toute urgence s’en procurer un nouveau.

Elle veut l’acheter pour assurer la pérennité du lieu, être indépendante (d’un propriétaire entre autres !) et inscrire l’activité dans la durée. Pour ce faire, nous avons évidemment besoin de beaucoup d’argent (beaucoup, c’est relatif).

Fin décembre 2002, nous avons signé le compromis de vente d’un local de 220 m² dans le quartier Saint-Bruno (périphérie du centre ville de Grenoble) à 120 000 euros. La NEF (banque solidaire) nous prête 80 % de cette somme. Pour conclure l’achat, il nous manque encore 41 000 euros (qui comprennent les 20 % restants, les frais notariaux les frais des travaux à entreprendre) à trouver d’ici fin février 2003.

Aussi, nous lançons une souscription nationale (un peu tardive) auprès des personnes et des structures susceptibles de se reconnaître un tant soit peu dans l’idéal que défend l’Encre-Rage. Cela nous évite d’emprunter à nouveau auprès d’une banque, ce qui nous obligerait à des remboursements mensuels élevés qui mettraient potentiellement en danger le projet. Cette souscription peut se faire de deux manières :

  • Dons (chèques libellés à l’ordre de Association l’Encre-Rage)
  • Prêts à taux 0 (modalités à discuter)

Nous comptons sur votre solidarité !

Cette fois, c’est nous qui sommes sérieusement en difficulté mais nous prévoyons de créer rapidement un fonds de soutien national, sorte de « caisse mutualiste de prévoyance de la lutte » ou de participer à ceux déjà mis en place par d’autres collectifs, ce qui permettra peut-être à terme que nos idées, nos énergies, nos combats et nos utopies ne soient pas sans cesse si facilement décapités.

Salutations révolutionnaires,

L’Encre-Rage, 6 rue Étienne-Forest 38000 Grenoble


Pour plus d’informations tél./fax : 04 76 43 87 53 encrerage@free.fr
www.encrerage.free.fr