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Comment ça a fumé à Rennes

Le jeudi 30 janvier 2003.

Ce samedi 25 janvier, le collectif ne plus subir dont fait partie le groupe la Commune de Rennes de la Fédération anarchiste, ainsi que des ravers et raveuses, ont appelé à une manifestation contre les lois sécuritaires (LSI, LSQ) à Rennes place de la Mairie, ces lois étant la réponse aux régressions sociales organisées par les tenants des pouvoirs économiques et politiques. De nombreux camarades de l’UR se sont joint(e)s à cette manifestation.

Non leurrées par l’argumentaire médiatique et politicien qui vise à masquer que l’insécurité c’est le capitalisme, plus de deux mille personnes se sont rassemblées à cette occasion : teufeur et teufeuses, squateurs et squatteuses, anarchistes, libertaires, etc. Dans son journal télévisé du soir, le média bourgeois a comme d’habitude minimisé la mobilisation : 700 personnes. Pas de commentaires (nous étions sans doute au moins 2 000). La manifestation est passée symboliquement devant le consulat américain pour marquer l’opposition à la guerre, le commissariat de police au slogan de « police partout, justice nulle part », « l’état opprime, la police réprime » Puis successivement, nous sommes passé-e-s devant le tribunal administratif, la préfecture, la presse bourgeoise et cléricale Ouest-France pour finir de nouveau à la mairie. La présence policière ne s’est pas fait sentir tout de suite ; les cars de CRS, gardes mobiles et autres matraqueurs et matraqueusesétaient à distance.

À l’arrivée de la manifestation sur la place de la Mairie et après quelques heures de présence festive (théâtre de rue, jonglage, cracheurs-euses de feu, etc.), l’intelligentsia de la police a décrété un ultimatum à 20 heures pour la dispersion de la fête de rue.

À l’heure dite, malgré le calme du rassemblement festif, les forces de l’ordre se sont placées en ligne et ont commencé à charger une première fois. La résistance à cette provocation policière s’est mise en place rapidement selon les moyens sous la main. Hors de la place, derrière leur ligne, ils et elles ont allégrement arrosé de fumigènes lacrymogènes la rue devant. Les manifestant(e)s leur rendant la politesse, la police a continué son bombardement à la surprise des badauds. La traque aux manifestant(e)s s’est prolongée jusque tard dans la nuit. La répression a été digne des forces policières sous toutes latitudes : cassage de gueule, violence gratuite, matraquages, verrouillage des quartiers, avec un côté systématique et remarquablement organisé (ils et elles ont attendu que les rues se vident pour commencer à encercler les rues et se défouler sur des jeunes hors d’état de nuire).

Cette journée a un côté stimulant par le nombre que nous avons réussi à être dans les rues à refuser la dérive totalitaire dans lequel s’enfonce l’État français. L’enjeu actuel est de continuer à s’organiser, à dénoncer les mensonges savamment distillés via les médias, à maintenir des liens solidaires, avec pour but d’organiser la résistance sociale et de conquérir de nouvelles libertés. Elle a aussi hélas un côté sinistre par l’aspect répressif gratuit qui s’est mis en place après la manif.

Nicolas, Isabelle, Stéphane, Sam, Union régionale Bretagne