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Gard-Vaucluse : ça bouge

Le jeudi 9 janvier 2003.

Le groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste fédère des militant(e)s et sympathisant(e)s anarchistes des deux départements limitrophes et vient de traverser une période riche en activités. Nous sommes investis dans le Collectif gardois pour des alternatives au nucléaire ; une réunion publique s’est tenue le 12 décembre à Nîmes pour évoquer les dangers du plutonium. Cette soirée, liée à une actualité locale (transfert de la production de Mox-de-Cadarache dans les Bouches-du-Rhône vers Marcoule dans le Gard) nous a permis d’affirmer que l’opposition et l’intérêt pour les questions liées au nucléaire ne doivent pas être réservées aux seuls « spécialistes », férus de physique et de chimie. C’est pourquoi la critique du nucléaire doit se développer aussi avec des arguments politiques et anticapitalistes. Ce ne sont pas les anarchistes qui sont contre le nucléaire, mais le nucléaire qui est incompatible avec le projet et l’éthique libertaire d’une société autogérée et débarrassée des rapports marchands.

Le samedi matin 14 décembre, le conseil municipal se réunissait à Nîmes. La ville où naquit l’avocat anarchiste de Dreyfus, Bernard Lazare, voit se développer une politique tout-sécuritaire qui fait écho à la politique de Sarkozy. Le maire de la ville
s’est même porté candidat pour accueillir un « centre fermé pour mineurs délinquants » (Perben), en langage clair, une prison pour enfants. Dans le même temps, de nombreux lieux de vie sociale ferment, lâchés par les pouvoirs locaux. Les libertaires (CNT, FA, No pasaran) ont donc convoqué un rassemblement sur le thème « Le tout-sécuritaire ne nous fera pas taire ! » Une bonne trentaine de personnes se sont rassemblées sous les fenêtres des élus. Notons au passage que le Collectif pour les libertés publiques (rassemblant syndicats et associations, partis politiques de gauche), avait annulé une initiative du même type au motif que « l’ordre du jour du conseil municipal comptait 106 points et
ne prévoyait rien sur la question des centres fermés et qu’aucun élu de l’opposition ne pourrait intervenir sur ce projet ». C’est ce qui nous différencie politiquement : partisans actifs de l’action directe sans intermédiaires (élus, ministres, lobbying),
nous ne demandons pas à des politiciens de porter les revendications sociales au sein des instances d’un pouvoir dont nous ne voulons pas. C’est le renforcement et la généralisation coordonnée des luttes qui nous permettront d’avancer nos revendications et de les imposer. À la gare d’Avignon, le 14 décembre à 11 heures, la banderole de la FA (« Bush et Cie, foutez-nous la paix ! ») était déployée au cours d’un rassemblement contre la guerre en Irak. Regroupement d’environ trois cents personnes et où la seule présence libertaire était la nôtre. Il faut souligner au passage l’excellent accueil des affiches fédérales « Contre le nationalisme et la guerre », fort remarquées et très appréciées.

Reste que l’apathie générale règne toujours, et qu’il en faudra beaucoup plus pour bousculer l’ordre des choses qui justifie guerre et oppression sécuritaire. C’est pourquoi notre groupe restera actif à la mesure de ses moyens, et qu’il entend bien rassembler ceux et celles qui se reconnaissent dans le projet libertaire, contre le capital et ceux qui le défendent.

Lanceleau Dulac


Pour nous joindre : AGDIR, BP 5018 30900 Nîmes
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