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éditorial du nº 1319

Le jeudi 8 mai 2003.

L’anarchie, ce mot remplit à foison les colonnes et les micros des médias quand ils parlent de la situation actuelle de l’Irak.

Cela répond à leur besoin de sensationnel, de manipulation de la peur, car l’anarchie ça fait peur, surtout quand on l’assimile au chaos. En réalité, les armées de la coalition américaine imposent dans les villes irakiennes leur version de la démocratie, où ceux qui osent s’organiser pour protester se font impitoyablement mitrailler, femmes et enfants compris.

George Walter Bush, après avoir enfilé son déguisement d’aviateur, a déclaré la paix sur un porte-avions nucléaire, histoire de bien faire sentir la puissance de destruction massive de son appareil militaire qui dorénavant régira la vie des Irakiens.

Le chef tout-puissant du monde a daigné partager sa dernière conquête entre ceux qui l’ont suivi sans discuter dans sa « pacification » de la cible qu’il avait arbitrairement désignée pour exprimer son pouvoir.

L’Angleterre et la Pologne vont avoir l’insigne honneur de seconder l’empereur du Bien dans sa mise en coupe de la population vaincue. Le chaos malhabilement mis en place par les chefs militaires servira de prétexte à la mise en place d’une dictature déguisée en démocratie.

Déjà, on nous fait comprendre que les Irakiens réclament de l’ordre, et cela est naturel, mais le seul ordre que les dirigeants de notre planète leur proposent est celui qui dépend de leur pouvoir.

Bien sûr, le peuple irakien aura le droit de choisir ses dirigeants ; seulement, ceux-ci devront auparavant prêter allégeance au nouveau maître de Bagdad.

Comme on le voit, on est loin de l’anarchie, ce système politique où chacun se gouverne lui-même, s’associant aux autres librement pour gérer ensemble la vie commune, l’ordre sans le pouvoir.