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éditorial du nº 1336

Le jeudi 13 novembre 2003.

À cœur et à cru, notre premier ministre prétend restaurer « la valeur républicaine de la fraternité » en nous volant un jour de repos en solidarité avec nos vieux. Rien de moins ! Il y a peu, le vol, valeur républicaine, a été consacré par l’élection d’un prince de la fripouille à la présidence de la France. C’est sans doute pour cela que son équipe nous inflige en maintes occasions des leçons de charité, valeur humaine rendue nauséabonde par la religion, en prenant dans nos poches ce qui pourrait être pris dans les leurs. Rappelons-nous la plaisanterie des fameux 80 000 à 100 000 euros qu’a coûté le voyage de Madame Pièces-jaunes, championne nationale du cœur, pour rendre visite au gourou des catholiques, (pardon !) au chef de l’État pontifical. Petite délégation de 51 personnes pour assister à la béatification de sœur Teresa, autre championne de la charité, qui savait plus empocher du fric pour ouvrir de multiples antennes de son ordre d’envoilées en Inde au lieu de médicaliser un minimum les mouroirs qu’elle administrait alors. Mais c’est bien connu et depuis bien avant les Borgia, aller à Vatican a toujours nécessité un train de vits.

Plus sérieusement, cette obligation nouvelle de venir travailler un jour férié est présentée comme indispensable pour créer une richesse destinée à financer cette aide à nos anciens. Il faudrait nous expliquer pourquoi il est nécessaire de travailler davantage alors qu’il est suffisamment produit de richesses pour satisfaire largement les besoins de toutes et tous. Une réelle solidarité peut se bâtir, mais pas en aliénant un peu plus le temps « libre » du monde du travail. Seulement par l’égalité économique avec la mise en commun des richesses produites. Mais cette perspective libertaire s’entend, en commençant par se débarrasser de cette clique de pros du déficit budgétaire de l’État qui se succèdent inlassablement au pouvoir. Ceux-là même qui font du budget de l’armée le deuxième du pays. La nouvelle programmation militaire du nucléaire dissuasif est sans doute prioritaire en terme de « charité républicaine ».