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Le Gouvernement attaque les pauvres

Le jeudi 13 novembre 2003.

Le Medef en a rêvé, le gouvernement va le faire : transformer les RMIstes en travailleurs encore plus précaires et donc plus rentables.

Aujourd’hui, le RMI est remis en cause. Cela gênait beaucoup le Medef et la classe politicienne, que plus d’un million de chômeurs échappent à l’obligation de travailler et de se faire exploiter à bas prix, en échange de 411 euros (2 700 FF) d’allocations par mois.

Le patronat veut transformer le RMI en RMA (revenu minimum d’activité). Son objectif est d’obliger les RMIstes de plus d’un an, par des menaces de radiations ou par d’autres méthodes autoritaires et répressives, à occuper un emploi à mi-temps pour 180 euros (1 180 FF) de plus que le RMI actuel. Pire, l’État reverserait le RMI à l’employeur et par conséquent, celui-ci n’aurait plus qu’à payer 180 euros pour disposer d’un salarié à mi-temps. Cela constitue une aubaine pour le patronat. En effet, le RMA prépare de nouveaux plans de licenciements puisqu’il offre au patronat une main-d’œuvre corvéable à merci et qui ne coûte rien.

Par la même occasion, le gouvernement s’apprête à réformer l’assurance maladie. Il prend pour prétexte le déficit de la Sécurité Sociale s’élevant à 15 milliard d’euros. La volonté gouvernementale et patronale est très simple : démanteler les services publics et donc réduire et à long terme supprimer les prestations sociales. À noter que les 19 milliards d’euros annuels d’exonération de cotisations patronales pèsent fortement dans ce prétendu trou de la Sécu.

N’oublions pas que le secteur privé de la santé est majoritaire. La résultante est que les plus pauvres mourront, faute de ne pas pouvoir avoir accès aux soins et au contraire, les plus riches auront un plateau médical sur mesures.

Depuis plusieurs années, les travailleurs de la santé sont victimes du sous-effectif, une infirmière assurant un service toute seule est devenu un quotidien. Pour pallier à ce manque de personnels, les autorités publics suppriment des lits, des services et voir des hôpitaux de proximité. Les dirigeants par souci de rentabilité gèrent des vies humaines, comme ils géreraient des épiceries ! Nous l’avons clairement vu, lors de la canicule en août dernier.

Toutes ces réformes passent comme une lettre à la poste, sous la complicité des organisations syndicales de salariés dites « représentatives ».

Les gouvernements successifs nous parlent de revaloriser le travail, et de le mettre au centre de la société. Mais que connaissent-ils du travail ? C’est à nous travailleurs de gérer les usines et services publics et non pas à une poignée de dirigistes payés à récolter le fruit de notre production.

Il faut réagir et s’organiser pour effondrer la classe possédante et sa politique du capital. Aujourd’hui, le gouvernement touche également aux jours fériés, mais demain il remettra en cause les congés payés, les repos hebdomadaires… Il faut revenir à la culture et pratique ouvrières, celle de la solidarité, de la lutte de classe et non pas continuer dans les négociations (qui sont préjudiciables pour les travailleurs) avec le patronat.

Cessons d’être sur la défensive, passons à l’offensive pour qu’enfin nous prenions nos affaires en main !

Nico, groupe FA d’Ivry, CNT-BNF