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Bondieuseries

Le jeudi 30 octobre 2003.

Comme par hasard, en ces temps agités par les voiles de toutes les religions, combien d’entre nous auront remarqué la joyeuse canonisation de la mère Teresa, au côté de tout ce que le Vatican compte d’intégristes, et des plus attachés aux symboles et valeurs de l’Opus Dei ? Pourtant, son sein regroupait les têtes couronnées des royaumes et des républiques européennes. Bernadette Chirac y représentait la France, ce privilège lui étant échu, je suppose, par les 82 % de voix récoltées par son mari. Elle écrasait par sa présente ferveur voilée (ornée religieusement d’une mantille noire), un tout petit Premier ministre, censé représenter un pays laïque !

Vautrée aux côtés d’un pape finissant (avant le prochain) de nous nuire, furieusement anti-IVG, anti-prévention et homophobe, l’auto proclamée première dame de France, avait donc revêtu un costume de circonstance. Mais d’où nous vient la mantille, sinon des opérettes espagnolisantes du XIXe siècle ? Jusqu’aux années cinquante et soixante, les femmes ne pouvaient pénétrer dans une église catholique, sans porter, sur la tête, ce qui fut qualifié de « mantille ». Le plus souvent elle était noire. Mais, magie de l’adaptation d’une église qui bientôt ne compterait plus aucun-e « fidèle » : il fut consenti que les femmes les plus jeunes, pourraient en porter une blanche. Symbole d’avenir et de virginité ? Toujours est-il que Marie Besnard, devant les assises de Bordeaux proclama « sa situation de bonne dame de Loudun », justement, par le port constant de sa « pieuse » et vénérable mantille !

Dans les années suivantes, la « communion solennelle » donnait également l’occasion de voiler les jeunes filles… comme des mariées, voilées de blanc… Symbole, quand tu nous tiens, tu ne nous lâches plus et nous fait faire beaucoup d’enfants pour la patrie…

Depuis, la mariée catholique pratiquante (il en reste combien ?) est toujours contrainte de se voiler, également lors de la cérémonie religieuse du mariage. Je pense qu’il ne s’agit plus alors d’un choix, mais uniquement d’un symbole. La voilée se tait symboliquement pour toujours et prie ! Que Bernadette Chirac prie : on s’en tape ! Seule la symbolique nous intéresse5[Pour toute information complémentaire et bien documentée, lire le nº 25 de la revue Prochoix, été 2003, « Voile », en vente à la librairie Publico et dans tous les bonnes librairies anarchistes. ]] et quant on voit les ravages que tous les voiles provoquent… Debout femmes et hommes esclaves : déchirons voiles et cravates !

Patrick Schindler, groupe-claaaaaash@federation-anarchiste.org