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[manifeste du Forum social libertaire FSL-SLA]

novembre 2003.

Aucun gouvernement, de droite comme de gauche, ne peut et ne veut remettre en cause le capitalisme. Aucun gouvernement, aujourd’hui ou demain, ne nous prémunira contre les licenciements, l’extension de la précarité, les salaires de misère, les attaques contre la protection sociale, le démantèlement des services publics, les politiques sécuritaires et racistes. La logique libérale, portée par le patronat, suscite tant de misères et de révoltes qu’elle a besoin d’un État ouvertement policier. L’idéologie libérale, en réduisant nos vies au seul aspect marchand, est vécue par beaucoup d’entre nous comme une insoutenable oppression. Qu’il s’exprime dans la rue, sur nos lieux de travail, dans le monde associatif, etc., le refus de cette société fédère un nombre grandissant de personnes. Un refus qui construit les luttes sociales mais s’auto-limite souvent en ne portant pas de projet de société en rupture avec le capitalisme. Parallèlement, les pratiques sociales libertaires se développent : coordinations de luttes, assemblées générales souveraines, démocratie directe, action directe, syndicalisme anticapitaliste, etc., En Argentine, en Kabylie, au Mexique, etc., en France :
 de l’hiver 95 au récent mouvement social du printemps et de l’été 2003 ;
 des luttes anti-mondialisation (G8 à Évian), aux luttes pour la liberté de circulation et d’installation aux côtés des sans-papiers ;
 les mouvements de chômeurs, la lutte contre le patriarcat ou pour la gratuité des transports, les luttes écologistes, etc.

Les libertaires construisent une alternative sociale au système. Ils et elles mettent en place aujourd’hui des expériences, bases possibles à la société de demain. Les libertaires proposent des revendications immédiates en rupture avec le capitalisme, le patriarcat, l’étatisme, le nationalisme xénophobe, le militarisme, le sexisme, le productivisme et la religion. Les libertaires participent à la mise en place de pratiques autogestionnaires fondées sur l’action directe, la gestion directe des luttes, les comités de grèves, le mandatement et le contrôle des délégués (mandat révocable). Il y a en effet urgence à faire entendre à celles et ceux qui ont aujourd’hui le sentiment de se heurter à un mur que subsiste l’espoir d’une société différente. Ce mur, personne ne l’abattra à notre place. Les partis politiques sont englués dans la gestion plus ou moins sociale de ce système. Ils rêvent d’un capitalisme à visage humain où la misère et l’injustice ne seront pas supprimées. Ce mur, nous pouvons l’abattre. D’autres mondes sont possibles, c’est à présent une idée communément admise, et c’est en soi une victoire. Un autre monde, oui, mais lequel ?

Comment imaginer une société où l’individu est au centre de l’organisation sociale, où la satisfaction des besoins et le partage égalitaire des richesses remplacent le profit, où l’entraide et la liberté remplacent le pouvoir et la coercition ?

Nous vous donnons rendez-vous du 11 au 16 novembre 2003 pour le Forum social libertaire et le deuxième Salon du livre anarchiste.


Alternative libertaire, Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte, Coordination des groupes anarchistes, CNT, Fédération anarchiste, No pasaran, Offensive libertaire et sociale, Organisation communiste libertaire