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L’École précarise

Le jeudi 4 décembre 2003.

En créant les assistant.e.s d’éducation (AE), le gouvernement CRS poursuit l’œuvre de casse sociale entreprise par la droite et par la gauche. Destiné.e.s à remplacer les surveillant.e.s et les emplois jeunes, les AE souffrent de conditions de travail encore plus déplorables et viennent gonfler la cohorte des précaires de l’Éducation nationale (CES, CEC, vacataires, contractuel.le.s) : flexibilité accrue : 1 600 ou 800 heures réparties sur 39 à 45 semaines pour un SMIC ou demi-Smic ; baisse du salaire (passage au SMIC horaire) ; recours possible à des CDD de très courte durée ; arrêt du recrutement obligatoire sur critères sociaux ; temps de formation laissé à l’appréciation du chef d’établissement, disparition des congés pour examen, etc.

Enfin, les AE sont encore plus soumis.e.s à l’arbitraire des chefs d’établissement (recrutement avec entretien d’embauche, définition des missions, etc.) Ces dernier.e.s, transformé.e.s en vulgaires patron.e.s, copient aussi les techniques managériales : discours sur les compétences et mise en avant de la notion de « contrat » paravent conceptuel qui sert à détruire les solidarités collectives. Avec la précarisation et l’autonomie des établissements, c’est la marchandisation de l’École qui est à l’œuvre. Quant au patronat local, il tire les ficelles compte tenu du désengagement de l’État.

In La Sociale