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Nouvelles des fronts

Le jeudi 4 décembre 2003.

À l’ouest, à l’est, etc., il y a comme une convergence d’intérêts entre le libéral-capitalisme et le social-capitalisme : en faire baver aux prolétaires, faire déguster le producteur. En effet, à lire la presse spécialisée (E et C, nº 690) « un tiers des salariés américains travaillant dans de grandes entreprises ne bénéficient pas d’assurances médicales », notamment les plus bas revenus et les temps partiels. Les sans-Sécu seraient d’après les mêmes sources 44 millions pour l’ensemble des États-Unis. On imagine aisément la situation des salariés des petites entreprises, des femmes et des Noirs qui, bien souvent, font partie du nombre. En bref, au paradis des affaires, vaut mieux être riche et bien portant. On s’en doutait, d’ailleurs. Quant à ceux qui, ici, vénèrent le « modèle américain », qu’ils renoncent volontairement à la Sécu afin de se mettre d’équerre avec les décideurs de leur petit paradis. Ils réaliseront ainsi un grand « dream », et ça bouchera une partie du pseudo trou. Du côté de l’Orient Est rouge (de notre sang), le syndicalisme est toujours considéré comme subversif et toujours condamnable aux yeux de la bureaucratie mandarinale. Huit personnes ont été condamnées en Chine à de sévères sanctions pour avoir tenté de mettre sur pied une organisation syndicale, motif : « Incitation à la subversion du pouvoir de l’État. » Tirer les leçons de l’histoire comme l’aurait proposé le camarade Mao, c’est ce qu’entreprennent des travailleurs chinois en réinventant un syndicalisme digne de ce nom, qui est par essence contre l’État. On peut le constater partout, le Travail paie tribut au Capital, « social et libéral », ce ne sont que les deux faces d’une même absurdité et d’une même injustice. Mais la logique de la domination et de son corollaire la soumission (presque) volontaire n’est pas inéluctable, tant va le prolo au boulot, tant va le chômedu à l’ANPE qu’à la fin, ils s’organisent… Moi aussi, j’ai fait un « dream » mais c’est une autre histoire.

Hugues, groupe Pierre-Besnard