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Année de l’Algérie

Savoir dire « non »

Le jeudi 23 octobre 2003.

Réfractaires à la guerre d’Algérie des années 60 et « refuzniks » de l’armée israélienne :



Entre 1959 et 1963, une trentaine de jeunes Français, qui ne se connaissaient pas entre eux, se sont tour à tour déclarés réfractaires à la sale guerre qui se déroulait en Algérie et se sont portés volontaires pour un service civil sur les lieux du conflit. Fin juin 2003, un grand nombre d’entre eux viennent de se retrouver pour deux jours de réflexion partagée avec une partie de ceux et de celles qui s’étaient solidarisés avec eux pendant les manifestations qui ont conduit à leur arrestation ou à leur emprisonnement.

Quarante ans après, il a semblé important à ces réfractaires, insoumis ou déserteurs de transmettre la mémoire des combats qu’ils ont menés au sein de l’Action civique non violente (ACNV). Aussi ont-ils mis en chantier un travail écrit et audiovisuel et jeté les bases d’un site Web (http://www.refractairesnonviolentsa...) qui permettra bientôt de trouver documents, photos et témoignages sur ces événements trop souvent « mal traités » ou pas traités du tout dans les livres et les articles consacrés aux jeunes du contingent face à la guerre d’Algérie.

Ces mêmes personnes ont tenu à cosigner l’appel suivant :

« Ceux d’entre nous qui ont connu la prison pour leur refus de participer à la guerre d’Algérie, et ceux qui les ont soutenus, tiennent à adresser un salut particulièrement fraternel à tous ceux qui refusent, à leurs risques et périls, de servir dans des armées d’occupation, et en particulier aux soldats et officiers de l’armée israélienne actuellement emprisonnés par leur gouvernement pour leur refus d’intervenir militairement dans « les territoires occupés ».

Nous demandons à tous ceux, intellectuels, journalistes ou autres, qui ont des responsabilités vis-à-vis de l’opinion publique d’exiger que soient traités avec dignité, les « refuzniks » qui, pour des raisons de conscience ou des raisons politiques, refusent de participer à ce qu’ils réprouvent. Nous souhaitons instamment que ces actes de désobéissance soient connus comme ils le méritent. »


Voir Le Monde libertaire, nº 1306 du 6 au 12 février 2003 : André Devriendt : « La guerre d’Algérie et les anarchistes » ; André Bernard : « Pas un homme pour la guerre ».