Accueil > Archives > 2004 (nº 1342 à 1380) > 1343 (22-28 janv. 2004) > [éditorial du nº 1343]

éditorial du nº 1343

Le jeudi 22 janvier 2004.

Ni dieu, ni maître ! Plus qu’un slogan, cette affirmation de la pensée anarchiste résume bien ce qui nous différencie des ensoutanés, enturbannés et autres emmitouflés avec leurs idées toutes faites.

Il est difficile pour un individu de comprendre que personne ne peut gérer sa vie à sa place et d’accepter que son ego s’anéantira dès que son cœur s’arrêtera de battre. Il est plus confortable de se laisser enfermer dans les cages mentales des religions ou autres croyances qui flattent nos envies d’éternité et de paresse d’esprit. Les prélats, les mollahs, les rabbins et autres gourous religieux ou politiques profitent de nos faiblesses pour asseoir leur autorité, assouvir leurs désirs de pouvoir et de domination. À défaut de maîtriser leurs destinées, ils se contentent d’orienter celles de leurs contemporains. L’isolement des individus ou groupes d’individus les uns par rapports aux autres favorise les peurs que chacun a de ce qui lui est étranger, la peur du barbare, de ses capacités d’agressions, de violences, bouleversant ainsi notre besoin de sérénité.

Les politiques se lient aux associations religieuses afin de mieux contrôler les individus. Ainsi Sarkozy, appuyé par bon nombre de politicards de droite comme de gauche, n’hésite pas à s’associer aux islamistes les plus intégristes, afin d’essayer de contrôler les banlieues.

Nous, anarchistes, tablons sur le fait que tous les individus sont égaux, qu’il n’est pas de sauveur suprême et qu’il revient à chacun d’entre nous de s’entendre avec ceux qui nous entourent afin qu’ensemble nous puissions évoluer vers un monde où chaque individu peut épanouir sa personnalité. L’an-archie, où l’éducation de chacun, l’état de ses mœurs, l’entraîne à s’intégrer dans un ordre général bâti ensemble et librement consenti, où la liberté des autres est la garante de sa propre liberté, est en réalité la plus haute expression de l’ordre.

Nos gouvernants, eux, ne l’entendent pas de cette oreille, qu’ils soient temporels ou spirituels. Leur pouvoir s’appuie sur la croyance que sans eux nous serions condamnés au chaos, à l’enfer ou autres inventions destinées à nous faire renoncer à nous émanciper de leur tutelle, à penser par nous mêmes sans nous soumettre à l’ordre qu’ils cherchent à nous imposer par tous les moyens, y compris coercitifs.