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Histoire de mépris

Le jeudi 29 janvier 2004.

On aurait pu penser que le monde des jeux et des jouets était tout simplement « merveilleux ». Ben, non ! il est aussi méprisant. Un petit exemple :

Pour les fêtes, mon fils a reçu une bataille navale électronique. Rien de bien terrible jusque-là (outre l’aspect guerrier du jeu, j’en conviens) si ce n’est que sur la boîte figurait entre autres avertissements (du type « effets sonores très réalistes ») la mention « technique » suivante : « Conçu et développé en Europe, fabriqué en Chine ».

Une mention qui tonne comme un grand coup de mépris pour les trois-quarts de l’humanité.

Qu’on se le dise, la partie noble de la production doit rester l’apanage des Occidentaux nantis tandis que les basses besognes ne peuvent qu’échoir aux pauvres !

Belle figure littéraire pour signifier que ces derniers ne sont bons qu’à faire ce que leur dit de faire le quart riche et intelligent de la planète !

Comme si les damnés de la terre étaient dans l’incapacité de penser, comme s’ils n’étaient que des bras et des jambes articulés sans cerveau (on appelle ça des pantins, non ?).

Certes les Chinois ont largement subi les foudres de la « politique de la canonnière » imposée par les marines anglaise, française et japonaise durant la deuxième moitié du XIXe siècle.

À n’en pas douter, la domination se poursuit : elle prend même des formes insidieuses.

Soyons cependant rassurés, la mention qui fâche est écrite en petits caractères. Et il n’est vraiment pas nécessaire de la chercher si l’on tient à jouer tranquillement entre gens de bonne compagnie… Ouf.

B. H.