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Réponse à « L’Aube nouvelle »

Le jeudi 22 mai 2003.

Le 24 juin 1950, dans L’Aube nouvelle, l’hebdomadaire des cantons de Vanves et de Sceaux, dirigé par Léon Salagnac, élu communiste, paraissait cet article sur la vie locale de Malakoff :

« Payé par l ‘étranger,

 » Depuis quelques semaines, les murs de Malakoff sont recouverts d’un torchon qui se nomme Le Libertaire. Quelques jeunes gens et une femme blonde essaient de vendre, dans nos rues, ce journal qui est grassement payé de l’argent de Tito, l’homme qui emprisonne les résistants de son pays afin de pouvoir imposer sa dictature. Tito, l’agent direct des préparateurs de la guerre, se sert de ces agents en France afin de diviser la classe ouvrière pour que le fascisme puisse s’instaurer et mieux préparer la guerre. »

La semaine suivante toujours à Malakoff :

« Ils continuent.

 » La semaine dernière, nous avons signalé que le journal Le Libertaire de la clique de Tito, appuyé par l’étranger, recouvrait les murs de notre localité. La population, scandalisée que ce journal policier soit collé dans Malakoff, a largement lacéré cette semaine ce torchon provocateur.

 » Bravo pour cette action contre le journal des pires fascistes. »

Cinquante ans après, il y a de nouveau un groupe de la Fédération anarchiste dans le sud de Paris. Nous sommes trois (sans femme blonde), et nous vendons Le Monde libertaire sur le marché de Malakoff. Eh oui, messieurs, malgré tous les efforts déployés par vos aînés, les anarchistes sont toujours présents dans votre canton (et dans bien d’autres encore). Cinquante ans plus tard, Tito n’est plus, mais nous si. M. Salagnac était un vieux stalinien mais pas un inculte, et devait très certainement savoir que notre fédéralisme libertaire n’a aucun rapport ni de près ni de loin avec cette dictature mise en place par Tito, l’amalgame était un peu facile, et nous traiter de fascistes, et notre publication (à l’époque Le Libertaire) de journal policier, tient de la malhonnêteté intellectuelle. Quant à la classe ouvrière, on a vu par quels renoncements et traîtrises elle a été en partie dépolitisée ou conduite dans les bras de l’extrême droite. À l’heure où le Parti communiste est à l’agonie, nous, nous sommes toujours présents et, au vu de la vente de notre journal sur le marché, nos idées font leur chemin. Nous allons donc vous apporter du grain à moudre. Sans rancune.

Salutations libertaires. Vive l’Anarchie !

Yannick, pour le groupe Idées noires


Le groupe Idées noires sévit dans les 15e et 14e arrondissements de Paris, ainsi que dans le 92 sud (Issy-les-Moulineaux, Bagneux, Vanves, Meudon, etc.).

Pour le contacter : groupe Idées noires, 145, rue Amelot, 75011 Paris.

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