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Syndicalisme en renouveau ?

Le jeudi 15 avril 2004.

En 1981, avec la victoire de la gauche, ça faisait péter la roteuse au square Montholon. Les dirigeants de la CFDT saluaient la victoire de François Mitterrand comme la leur. La social-démocratie était au pouvoir et, eux, prétendaient tenir le haut du pavé dans le mouvement social. Plus de vingt ans après, Chérèque-fils peut seulement dire dans un interview au Nouvel Observateur : « Le gouvernement nous a fait un enfant dans le dos. » Un peu surprenant, n’est-il pas ? Le patron de la CFDT ne se réjouit pas de la gifle infligée par le peuple souverain à la droite au pouvoir mais semble surtout déplorer d’avoir été mis de côté en tant que partenaire social.

Sinon, à part le « Victoire dans les urnes, victoire dans les luttes » d’un tract CGT, qu’y a-t-il de nouveau sur le front syndical [1] ? Des confédérations représentatives, l’unanimité semble dire qu’il vaut voir sur pièces… Seule la CFDT (encore ?) affirme que si la droite au gouvernement a subi un échec, ce n’est pas de la faute à la législation sur les retraites…

Un troisième tour social sera-t-il à attendre pour l’ambulance Raffarin ? Il y a du pain sur la planche pour les revendications syndicales : chômage, privatisations, enseignants, chercheurs, Sécu…

Mais le « printemps chaud » va-t-il décevoir nos espérances ? L’annonce par Sarkozy d’une brouette de privatisations aura balayé le soupçon d’illusion que Chirac pouvait avoir éveillé. Alors, les boutiques syndicales, y aura-t-il une riposte unitaire ? La centrale sise à Montreuil a déclaré la semaine dernière : « Le syndicalisme a désormais une responsabilité immense pour permettre aux salariés de se rassembler, de se faire entendre et obtenir les changements auxquels ils aspirent dans la politique économique et sociale. » Belle expression, mais dans les faits ? On peut craindre des guerres de tranchées boutique par boutique. Et l’immobilisme tactique des uns comme les incantations quasi religieuses des autres ne changeront rien à l’affaire… à moins que l’unité dans les luttes ?…

Jean-Pierre Germain


[1On croyait que le mouvement ouvrier, selon les marxistes, devait être représenté aux élections ; mais une majorité PS et la CGT ? Reprenons-nous camarades !