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Nouvelles des fronts

Le jeudi 15 avril 2004.

Rien de bien réjouissant, accumulation de reculs sociaux, le travail va de défaite en défaite, à quand la reprise de l’offensive sociale ? Certains ont-ils encore l’illusion que vingt régions à « gauche » vont changer quelque chose lorsque l’on sait que la réforme des retraites a été acceptée par le PS et son appareil et qu’ils souhaitent de tous leurs vœux que la droite mène à bien la casse de la protection sociale afin d’apparaître comme des sauveurs qui ne reviendront sur rien. Et, pendant ce temps-là, dans le monde, le canadien Bombardier (aéronautique et chemin de fer) ferme ses usines et se prépare à supprimer 6 600 emplois répartis entre le Portugal, le Royaume uni et, à terme, la Suède et l’Allemagne. Que les chauvins du « produisons français » se rassurent, rien de prévu pour l’Hexagone pour le moment. Aux états-Unis, pendant la campagne et entre deux prières, les délocalisations continuent. Après avoir perdu 2,5 millions d’emplois industriels, les États-Unis pourraient perdre dans les quinze ans, selon certains analystes, 3,3 millions d’emplois dans les services. Les travailleurs pauvres ont un bel avenir devant eux… Pendant ce temps, 2 500 ouvriers de la Fiat de Turin connaîtront deux semaines de chômage technique en avril. Tandis que France-Télécom, fleuron de la privatisation a supprimé dans le monde en 2003, la bagatelle pour un massacre, de 25 050 emplois par diverses mesures bien sûr « accompagnées » (vers la sortie). En 2004, la fête continue et France-Télécom, par d’autres artifices, liquidera 14 500 emplois dont 8 800 en France. C’est ce qu’on appelle dégraisser le mammouth ou encore étriller le prolo… Et pourtant dans le monde de la collaboration de classe, on continue à s’émouvoir et à faire des propositions raisonnables. Ainsi, la commission syndicale consultative de l’OCDE, où siègent la CES, la CISL et la CMT, souhaite une meilleure « gouvernance » d’entreprise ; en d’autres termes, des garanties pour éviter que les patrons tapent dans la caisse à la manière de celui de Parmalat afin de modérer la défiance (sic) du public à l’égard des entreprises. Naïveté confondante, comment ces grands bureaucrates peuvent-ils encore ignorer que patron-voyou est un pléonasme !

Si vous voulez soutenir les travailleurs, il va vous falloir boire de la flotte, Pasqua fournira peut-être le pastaga… Nestlé envisage en effet de virer entre 300 et 500 ouvriers des sources Perrier et Quézac. Y’a pas, faut qu’on se reprenne !

Hugues, groupe Pierre-Besnard