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Quand l’autruche éternue…

c’est toute la jungle qui s’enrhume
Le jeudi 15 avril 2004.

Élève moyen, et mythomane

« Je me considère comme indépendant. Je représente les Français. » Bayrou.

Bon, François, là tu exagères. Tu sors de deux ans d’heures de colle, et dès que tu reviens en classe tu voudrais être au premier rang ? Tu ne représentes pas les Français, pauvre petit François, seulement une bien maigre portion de tes camarades de classe auxquels tu as permis, c’est vrai, de ne pas voter UMP sans pour autant commettre le péché de voter à gauche. Te voilà opposant de droite sous un gouvernement de droite… On en frissonne pour toi.

Vide-grenier à Bercy

« Ce que nous voulons mettre en œuvre, c’est un véritable capitalisme populaire. » Sarkozy.

On imagine que Cécilia, prenant possession de Bercy, a fait un peu de ménage (la femme française sait s’adapter, tenir propre son Intérieur ou son ministère des Finances). Quand elle a mis la main sur ce vieux papier parlant de « capitalisme populaire » elle l’a refilé à Nico, tiens, ça pourra toujours servir. Et Sarko, à peine installé, de commencer à vouloir nous vendre cette vieillerie démago, ce « capitalisme populaire » qui, comme la lampe à eau, était déjà vantée par les démonstrateurs sur les marchés il y a deux siècles. Problème : ça n’a jamais fonctionné, car contradiction dans les termes.

Une idée pour vos vacances

« La vie à Bagdad est tranquille. » Romain Goupil, touriste.

On se souvient que, l’année dernière, le cinéaste s’était très clairement engagé aux côtés de Bush et Blair, lesquels n’en avaient strictement rien à battre. Certains s’étaient demandés pourquoi l’ancien gauchiste, cinéaste raté, en rajoutait tant dans la haine. Maintenant, on sait : c’est lui le gagnant du grand concours « un week-end à Bagdad, avec piscine et sous escorte ».

Comme tout le monde, croit-il

« J’ai appris la composition du nouveau gouvernement comme tout le monde : en regardant la télévision. » Alain Juppé.

Moi, j’ai appris, comme tout le monde (il suffit de lire les journaux), que Juppé avait participé de très près au remaniement. Non seulement Juppé ment, mais en plus Juppé pense que les gens ne lisent pas les journaux, se contentent d’écouter la bonne parole prêchée par la télévision. Se manger dix mois dans les dents ça l’a pas changé, le Juppé : continue de nous prendre pour des cons.

Franchement, à la télé

« Franchement, à la télé, on est franchement mal payé. » Marianne James, la grosse de service public.

Oui, on compatit, c’est bin dur. Mais le plus étonnant demeure, au vu de ce qu’elle y fait, qu’elle continue d’être payée lorsqu’elle passe à la télé. À moins que ce ne soit elle qui paie pour y passer ?

On apprend tous les jours

« Je ne sais pas ce que veut dire un troisième tour social. ». Ernest-Antoine, qui fait l’idiot.

Des locaux du Medef qui brûlent, tu sais pas ce que c’est ? Quatre millions de gens dans la rue, t’as déjà oublié ? Une bonne petite grève générale d’un mois et plus si affinités, ça t’aiderait à comprendre ?

Vote et vessie

« J’ai vu une très forte mobilisation de gens de tous bords, qui venaient voter en survêtement ou en pyjama. » Jacques Domergue, UMP.

Domergue, c’est le député qui avait pointé du doigt les « gens qui ne se lèvent pas pour aller bosser, mais qui par contre se lèvent pour aller voter ». Là, il en remet une couche. Venir voter en survêtement serait la preuve d’une fainéantise d’ordre congénitale. En pyjama, par contre, devrait être considéré comme une marque d’intelligence : on se réveille, on se lève, on a envie de pisser mais on se trompe de porte, on se retrouve dans la rue et bientôt dans le bureau de vote. On se soulage dans l’isoloir et on retourne se coucher. A voté !

Fredo Ladrisse


(sources : France 3, France Info, le Figaro, Libération, Politis).