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Si j’étais facho…

Le dimanche 23 mars 1997.

Bon, l’effort d’imagination n’est peut-être pas inutile… Alors si j’étais facho, je crois que je serais bien content, en ce moment. La démocratie en a pris un bon coup dans la gueule… Je me dirais même qu’elle a carrément perdu la face ! Plus on avance, plus elle recule, c’est tout. Si c’est pas une victoire ça !

On prend des municipalités, les démocrates croient que c’est un « vote de protestation »… alors que c’est la xénophobie qui mène les électeurs vers les urnes… Et Mégret maire de Vitrolles, ça c’est fort ! « Inéligible » et élu… et personne ne moufte ! Déjà avec la sortie de le Pen sur l’inégalité des races on avait bien vu qu’on pouvait rentrer tranquillement dans l’illégalité. Le nombre de démocrates pour dire que le Pen ne pouvait pas être poursuivit en justice… ça prouve bien qu’on est les plus forts. Voilà ce je me dirais, je crois…

Mais alors je me dirais aussi qu’on peut toujours continuer, puisque c’est comme ça. D’ailleurs, c’est ce qu’on fait… On a obtenu en justice le droit de vendre des insignes nazis alors que jusqu’à présent c’était interdit. Pas mal, non ? On a des collègues un peu partout maintenant : dans la police, dans la justice, dans l’éducation… un peu partout on a du pouvoir, et de plus en plus, et personne pour nous en empêcher puisqu’ils attendent les élections pour ça ! Alors ça c’est trop drôle… Alors que le pouvoir on le prend tout le temps, partout où on peut, sans attendre les élections. Voilà ce que je me dirais, je crois…

Les anars ? Je dirais que bien sûr ils sont contre nous, bien sûr ils ne croient pas aux élections ce qui prouve qu’ils ont compris quelque chose… Mais, d’après mes renseignements, il y en qui croient que la période leur est favorable… Alors je trouverais ça drôle.

L’Atèle
Paris, le 22 mars 1997