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Chronique des bas-fonds

Une Affaire protégée

Le jeudi 3 avril 1997.

Un billet d’humeur signé l’Atèle paru dans Le Monde libertaire du 20 juin 1996 nous vaut les poursuites du ministère de l’Intérieur. Des policiers y étaient qualifiés de « parents douteux »… Nous allons vous livrer jusqu’au jour du procès, des informations, des faits concernant les nombreuses bavures pour lesquelles il n’est pas question d’émettre de doute…

Le 2 août 1995, André Rougeot du Canard enchaîné relatait les suites d’un affaire vieille de cinq ans, survenue à la mort (le suicide) en décembre 1990 du brigadier-chef Daniel Voiry.

« Un commissaire de police parisien » faisait remettre un document de huit feuillets, en juin 1995, au juge Jean-Pierre Zanotto qui instruisait l’affaire de la vente acrobatique de la tour B.P. à la Défense, et il le priait d’en faire profiter le juge Éric Halphen, lequel s’occupait des HLM de Paris…

Trois années d’autopsie des 900 numéros de téléphone contenus dans l’agenda du brigadier-chef ont permis au commissaire de faire des constations intéressantes :

  • primo : Voiry, collecteur de fonds pour le RPR, « faisait cracher au bassinet la plupart des entreprises épinglées depuis l’affaire des HLM de Paris » écrivait André Rougeot ;
  • secundo : Voiry possédait les numéros des lignes directes et privées de plusieurs grands patrons…
  • Tertio : La méthode de « blanchissement » des employeurs de Voiry apparaissait en toute clarté…

Rougeot nous rappelait que le brigadier-chef roulait en BMW et disposait d’une place de parking à la préfecture.

Ses relations étaient nombreuses, mais pas toutes « douteuses » précisait Rougeot, lequel poursuivait : « il comptait aussi quelques amis parmi les directeurs de la police et les truands de la capitale ».

Parmi ces noms figuraient « Jean-Claude Méry, Jacky Chaisaz, et les ex-flics Francis Poullain et Rémi Halbwax, tous quatre mis en examen dans l’affaire des HLM de Paris ».

Quand dans une bergerie la fièvre aphteuse guette la quasi totalité du troupeau, une brebis galeuse ne se remarque pas écrivit jadis un berger catalan. Mais attention : la bave est contagieuse… Alors protégeons-nous !

La semaine prochaine nous vous entretiendrons des suites de l’« affaire Voiry ».

Le Fouineur