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éditorial du nº 1228

Le jeudi 18 janvier 2001.

Selon les médias, un très vif débat a agité partis et syndicats après que le 19 décembre dernier, le Conseil constitutionnel eu censuré l’allégement de la CSG sur les bas salaires. En tout cas ce remue-ménage politicien n’a guère concerné les salariés qui se sont très peu intéressés à l’affaire. Par contre chacun avait bien compris qu’il s’agissait pour le gouvernement d’un faire-valoir destiné à accréditer l’idée que la gauche, surtout plurielle, n’oublie pas le bon peuple. En période électorale il est toujours utile de le rappeler. Finalement huit millions de personnes vont bénéficier d’une prime pour l’emploi d’un montant d’environ 2 000 F par an. Personne ne peut prétendre qu’avec cette aumône les petits salaires vont être plus à l’aise.

De nombreuses critiques ont porté sur le fait qu’il aurait mieux valu augmenter le SMIC et les minima sociaux de manière significative, pour tirer vers le haut les politiques salariales des entreprises. Cette remarque mais en relief la volonté manifeste du gouvernement de ne rien faire qui puisse contrarier l’objectif premier du patronat de diminuer la masse salariale. P.C. et Verts jouent les faux-culs car ils savent parfaitement qu’une mesure allant contre cette orientation serait une rupture du consensus qui lie entre eux les différentes sphères des pouvoir politiques et économiques. En 10 ans, la répartition des richesses produites s’est inversée : 60 % pour le patronat et 40 % pour les salariés. Voilà pourquoi il y a de plus en plus de pauvres.

Par ailleurs cette prime pour l’emploi est une nouvelle attaque portée contre les chômeurs puisqu’elle prétend être une incitation à rechercher un travail. Cette approche de la réalité sociale pérennise la criminelle idée que les sans-travail sont des poids morts pour ceux qui se crèvent au boulot. Au moment où est remis en cause par le MEDEF le paiement des cotisations retraites et qu’on est en droit d’avoir des doutes sur la détermination de la gauche plurielle à propos de ce droit essentiel qu’est la retraite à 60 ans, l’hypocrisie implicite de cette prime pour l’emploi ne peut que renforcer nos craintes de nouveaux reculs sociaux en gestation. La manif syndicale du 25 janvier prochain ne devra être que le point de départ d’une mobilisation générale contre la politique patronale et étatique. À nous de faire en sorte que…