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éditorial du nº 1358

Le mercredi 5 mai 2004.

Que n’apprend-on pas, la guerre serait brutale ? les tueurs patentés de nos états civilisés, autrement appelés militaires, auraient des comportements contraires à la dignité humaine. Et pourtant les honnêtes dirigeants de nos démocraties musclées les avaient envoyés pacifier l’Irak, débarrasser ce pays de l’infâme tortionnaire qui n’hésitait pas à maltraiter ses opposants. Aujourd’hui on peut s’inquiéter, les dirigeants des plus fortes armées du monde apprennent par la presse les exactions de leurs séides. Est-ce à dire qu’ils ne les contrôlent pas ?

Depuis les Huns d’Attila jusqu’aux mercenaires formés par l’armée anglaise, en passant par la Wehrmacht de Keytel, l’armée française en Algérie ou en Indochine, l’armée ex-rouge de Poutine en Tchétchénie ou encore Tsahal en Palestine, les militaires de toutes les armées du monde ont toujours et seront toujours, par la nature même de leur fonction, des brutes sanguinaires dont le comportement ne peut être comparé à celui d’un être humain. L’éthique du militaire se réduit à l’obéissance aveugle à ses chefs. Seul importe pour lui la suprématie de la puissance de l’armée qu’il sert.

Parlant de puissance, l’Europe aujourd’hui est forte de vingt cinq membres, les marchés de dix nouveaux pays vont pouvoir s’ouvrir à l’expansion du capitalisme européen. Les populations de ces pays, quand elles ne sont pas tout bonnement indifférentes, se réjouissent de voir passer leur pays du statut de marchepied à celui de nouveau débouché du productivisme européen. L’une des règles fondamentale du capitalisme est l’expansion, si celle-ci ralentit, alors le système est en danger. Voilà donc pourquoi l’Europe des industriels et des marchands avait besoin de s’étendre, aussi bien pour trouver des débouchés à leurs produits manufacturés, que pour trouver une main d’œuvre moins chère et plus malléable, et cela sans les contraintes douanières. Sans aucun doute nous verrons bientôt dans ces dix nouveau pays, dont la plupart ont subi pendant près de cinquante ans le joug de l’URSS dont ils étaient les vaches à lait, prospérer la nouvelle bourgeoisie, issue le plus souvent de la nomenklatura, qui a su piller les ressources lors de l’effondrement du système bolchevique. Pour les travailleurs et les travailleuses, qui dans nos 25 pays, s’efforcent de produire les richesses qui grossiront les portefeuilles des spéculateurs en bourse, le nivellement se fera plutôt vers le bas. La casse de la protection sociale, la privatisation des services au public et la mise au pas des organisations ouvrières, tel sont les nouveaux challenges que se donnent nos exploiteurs.