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ST Micro

La Lutte continue

Le mercredi 5 mai 2004.

L’AG du comité de soutien aux salariés de ST Micro en lutte (Rennes, maison du peuple, samedi 17 Avril)

La journée a commencé par des interventions de salariés dont les luttes ont marqués les esprits ces derniers temps (Lu-Danone, Métaleurop). Des entreprises et secteurs prêts à rentrer en lutte (Thalès civil, les chantiers de construction navale à Saint-Nazaire) étaient également présents. Certains s’interrogeaient sur l’utilité sociale de la production de leurs usines. Ce fut le cas du collectif de Rouen composé d’employé.e.s d’Aventis, (tristement célèbre pour son Fipronil ou Gaucho), et de l’usine Grande Paroisse (même groupe que AZF Toulouse). Tous portaient l’espoir d’un mot qu’il nous plait à entendre, nous anarchistes : « fédérer les luttes », c’est à dire chercher à s’unir interprofessionnellement pour combattre les patrons toujours plus avides de profits.

Après l’intervention particulièrement longue de Thierry Renard, membre du bureau national de SUD-PTT en charge des affaires juridiques, eut lieu un débat sur les perspectives et les enseignements à tirer de la lutte des ST Micro. Environ 150 personnes étaient présentes au meeting, avec une forte présence de SUDistes et de militants d’organisations d’extrême gauche (LO, LCR, etc.). La CNT était représentée. Des collègues STM de Tours et de Grenoble étaient également présents car il est maintenant question de délocalisation des activités de leur site. Les principales questions abordées lors de ce débat ont portés sur l’interdiction des licenciements : cela doit-il être une revendication syndicale, que les salariés et syndiqués font vivre, au-delà des seules questions légales, ou au contraire un slogan politicien, qui, en demandant une loi, s’abstrairait de la réalité du rapport de classes vécue par le salariat. Il a beaucoup été question de l’implication des confédérations syndicales. Un avis assez généralement partagé était qu’elles ne font pas leur travail de mobilisation interprofessionnelle sur le terrain. C’est la raison pour laquelle les propositions suivantes ont été faites : appel à une réunion nationale à Paris pour mobiliser contre les licenciements, et plus largement, élaboration d’une plate-forme commune sur la base de l’appel existant. Le comité de soutien, l’association « Boulevard de la Lutte », et leurs réseaux, travailleront à la construction de la coordination nationale contre les licenciements.

In Le Communard 35 nº 4


Criminalisation…

Le groupe La Sociale de la Fédération anarchiste dénonce avec véhémence la répression subie par les salariés de STM et particulièrement Jean-Marie Michel, leur délégué syndical, lors du passage de l’ex-Ministre de l’intérieur Sarkosy à Saint-Malo pour un meeting de singerie préélectorale. Alors que les salariés en lutte pour la sauvegarde de leur 600 emplois et de leur usine voulaient seulement interpeller le ministre et informer la salle de leur situation, les forces de répression du dit ministre ont arrêté Jean-Marie Michel, l’ont menotté bras dans le dos puis conduit au commissariat de Saint-Malo. Là, contrairement à la version officielle, c’est la solidarité de ses camarades de lutte qui manifestant devant le commissariat a permis sous la pression de le libérer. Nous dénonçons la criminalisation du mouvement social qui voudrait nous faire croire que toute velléité de résistance à cette société serait considérée comme un acte terroriste.